Cette « Note de lecture » vous invite à vous procurer l’ouvrage, à le lire, afin de pouvoir voter pour le livre de votre choix, parmi les « bons livres » proposés par la Conférence.
John O’Neill, La tombe du pêcheur
Éd. Artège – juin 2020 – 219 pages – 12€
Un roman policier à l’américaine, un peu bavard : voilà la première impression que l’on ressent à une lecture superficielle de ce livre. L’auteur, John O’Neill, avocat et écrivain américain, fait la connaissance de George Strake, célèbre découvreur d’un immense champ de pétrole. Le génie et l’argent vont s’unir pour initier une grande aventure.
Mais allons un peu plus loin. La recherche de « la tombe du pêcheur » est une entreprise unique qui a duré 75 ans et a finalement permis de confirmer que les restes de Pierre reposent bien sous le chœur de la Basilique Saint Pierre de Rome.
Les fouilles débutent en 1939 sous le règne de Pie XII qui risque un pari délicat : ou bien l’on trouve des preuves de la présence des ossements de Pierre, ce qui conforterait la foi des chrétiens, ou bien l’on ne trouve rien et le martyre de Pierre serait remis en question.
Ceux que l’on appelle Les Trois Amis – Pie XII, le futur Paul VI et le riche pétrolier américain George Strake – vont se lancer les uns après les autres dans cette grande aventure.
La légende raconte que Pierre, pris de panique devant les persécutions, aurait fui Rome. Mais sur la Voie Appia, il rencontre le Christ à qui il demande : « Quo vadis. » Et le Christ lui aurait répondu qu’Il se rend à Rome pour se faire crucifier une seconde fois. Alors Pierre, pris de remords, aurait rebroussé chemin et marché vers son martyre. Voilà qui fonde la présence des ossements de Pierre à Rome.
Dès 1935 vont naître des querelles entre les divers intervenants pour, après de longs travaux, accumuler suffisamment de preuves et affirmer que l’on a bien situé le « tombeau » de Pierre. Dans cette affaire parfois sordide se sont entremêlés pouvoir, argent, cléricalisme, sexisme... C’est une archéologue, Marguerite Guarducci, seule femme dans la cohorte des acteurs, qui finalement résoudra l’énigme. Les rebondissements sont nombreux, les périodes de travail intense succèdent aux moments de découragement. Bref, une femme mènera à bien cette entreprise.
Une lecture aisée, une aventure passionnante, et le soulagement d’avoir retrouvé « notre » Pierre si nécessaire à la colonne vertébrale de notre foi en l’Église.
Claude Lauriot Prevos
