De mes mains, j’ai pétri la pâte, en pensant à toutes les personnes qui par leur travail permettent à la vie de continuer.
En lien avec mes frères et sœurs humains confinés aux quatre coins du monde, j’ai patiemment laissé le temps effectuer son travail d’élévation
En hommage aux professionnels de la santé et du social qui réconfortent les personnes en détresse physique, morale, j’ai caressé la belle boule de pâte gonflée de levain.
Le cœur éperdu de reconnaissance, j’ai humé avec délectation l’odeur de pain chaud qui envahissait ma maison, comptant que ce parfum d’humanité gagne tous les cœurs.
En hommage à ceux qui nourrissent en vérité l’existence de leurs semblables, qui la nourrissent de pain et de cette parole fraternelle qui en donne sens, j’ai sorti la miche toute chaude en me brûlant un peu les doigts.
Alors, cette boule de pain doré, je l’ai portée dans mes mains vers le Ciel et dans un grand remerciement pour le cadeau de la Vie, j’ai confié tous ces gens, et moi avec, à la grande tendresse…
Une gorgée de vin prise dans le même esprit.
Communion.
Comprenne qui pourra.
Prière au Dieu absent
Notre Dieu n'a pas de mains
Il n'a que nos mains pour construire
Le monde d'aujourd'hui.
Notre Dieu n'a pas de pieds
Il n'a que nos pieds pour conduire
Les hommes sur son chemin.
Notre Dieu n'a pas de voix
Il n'a que nos voix pour parler
De lui aux hommes.
Notre Dieu n'a pas de forces
Il n'a que nos forces pour mettre
Les hommes à ses côtés.
Nous sommes la seule Bible
Que les hommes lisent encore
Nous sommes la dernière parole de Dieu
L’Évangile qui s'écrit aujourd'hui.