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Introduction

La prière est souvent silencieuse, propre à l’intime du croyant et difficile à définir. En communauté, elle est partagée en oral. Ce ne sont pas les textes qui manquent à commencer par le premier de tous, le Notre Père. Il a subi récemment une légère retouche car les mots d’une langue ont une signification qui varie avec le temps. On peut dès lors concevoir que la prière orale la plus expressive est celle que les croyants composent à leur propre usage. C’est pourquoi on rassemble dans cette rubrique celles que nos sympathisants nous ont adressées.

  • Prière d’Hyacinthe Vulliez

    Heureux les pauvres ! Pas n’importent quels pauvres !

    Les pauvres de cœurs !

    Cœurs accueillants ! Cœurs ouverts !

    Heureux ceux qui attendent des autres et de Dieu.

    Heureux ceux dont le cœur se libère pour aimer.

    Heureux ceux qui, comme les enfants, sont disponibles pour demain.

    Heureux ceux qui pleurent,

    Non pas ceux qui pleurent pour pleurer

    Mais ceux qui, en pleurant, sont encore capables de lutter et d’aimer.

    Non pas ceux qui, sans cesse, pleurent sur eux-mêmes

    Sans pouvoir pleurer sur les autres,

    Mais ceux qui partagent peines et souffrances

    Avec ceux qui sont près, avec ceux qui sont loin.

    Heureux les doux,

    Non pas les mollassons, les sans caractère et les mous,

    Ni les inconditionnellement résignés, ni ceux qui supportent tout,

    Mais les tenaces et les patients.

    Non pas les emportés et les violents,

    Mais ceux qui font de la non-violence l’arme de la paix.

    Non pas ceux qui craignent les conflits et qui fuient,

    Mais ceux qui, sereinement, sont au cœur des affrontements.

    Heureux les affamés de justice, les passionnés de Dieu,

    Ceux qui ajustent sur Lui leur vouloir et leur action,

    Ceux pour qui la fidélité à Dieu devient justice des hommes,

    Ceux qui ont faim et soif de Dieu.

    Heureux les miséricordieux.

    Non pas ceux qui « oublient » sans pardonner,

    Mais ceux qui pardonnent en se souvenant.

    Ceux qui ouvrent leur cœur à la misère des autres

    Comme Jésus ouvre le sien à la misère des hommes.

    Heureux les cœurs purs, cœurs loyaux et sincères,

    Ceux dont la transparence est lumière.

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  • Prière d’André Sève

    Quand on parlait des saints, autrefois, on admirait et on avait peur. Tant de pénitences et de souffrances Tant de faits extraordinaires

    Quels géants !

    Et puis un jour, avec la « petite voie » de Thérèse,

    On s’est dit : « Moi aussi, je peux devenir un Saint »

    Mais on cherchait quand même

    Des choses en marge de la vie.

    Maintenant on voit mieux

    Que le chantier de la sainteté,

    C’est la vie quotidienne.

    Avec mon travail, ma famille,

    Ma santé, mes problèmes,

    Dans ma vie très modeste,

    Je dois devenir celui

    Qui trouve toujours le moyen d’aimer.

    Aide-moi à mieux accepter ma vie,

    À mieux la regarder, 

    À la fouiller pour voir comment, là-dedans,

    Il y a de l’Evangile à vivre.

    Je te prie aujourd’hui pour que naissent partout

    Des saints de la vie quotidienne.

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  • Prière de la cruche

    Quelque part très loin, dans un pays très chaud, il y longtemps...

    Un vendeur d'eau, chaque matin, se rend à la rivière, remplit ses deux cruches, part vers la ville distribuer l'eau à ses clients.

    Une des cruches, fissurée, perd de l'eau ; l'autre, toute neuve, rapporte plus d'argent. La pauvre fissurée se sent inférieure. Elle décide, un matin, de se confier à son maître.

    "Tu sais, dit-elle, je suis consciente de mes limites. Tu perds de l'argent à cause de moi, car je suis à moitié vide quand nous arrivons en ville. Pardonne mes faiblesses."

    Le lendemain, en route vers la rivière, le maître interpelle la cruche fissurée et lui dit :

    "Regarde au bord de la route..."

    "C'est joli, c'est plein de fleurs", répond la cruche.

    "C'est grâce à toi, réplique le maître. C'est toi qui, chaque matin, arroses le bas-côté de la route ! Le hasard divin a laissé des graines se répandre tout le long de la route et toi, sans le savoir et sans le vouloir, tu les arroses chaque jour..."

    Ne l'oublions jamais : nous sommes tous un peu fissurés.

    Mais Dieu, si nous le lui demandons, sait faire des merveilles avec nos faiblesses.

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  • Prière de la bougie

    Tu m’as allumée et tu regardes ma lumière. Tu rêves, tu penses, tu es heureux de me voir. Moi, en tous cas, je me réjouis d’être allumée. Car si je ne brûlais pas, je serais dans une boîte enfermée, je n’aurais pas de sens, pas de rôles dans une vie ? Je n’existe vraiment que quand brille ma lumière. Mais depuis que ma lumière rayonne, en brûlant j’ai rapetissé. C’est dommage, je m’use, et bientôt, je ne serai plus qu’un petit lumignon.
    Mais je suis tellement heureuse de servir, d’être utile !
    Je n’ai qu’une vie, je la vis à fond.
    Je ne regrette pas de briller, même si un jour je m’éteins.

    Tous, nous n’avons qu’une vie comme la bougie. Autant la vivre en brûlant qu’enfermé dans une boîte, par peur des coups de vents, des critiques ou de l’usure.
    Si nous brûlons, nous remplissons notre tâche. Les gens se réjouissent de notre présence et nous sommes heureux.
    N’ayons pas peur si, en brûlant, on devient plus petit, c’est seulement de l’extérieur !
    Car, de l’intérieur, nous serons de plus en plus heureux, de plus en plus grands.
    Donnez votre joie, votre affection, votre temps, votre argent. Ne les gardez pas pour vous seuls. La vie en boîte, c’est tellement triste. La vie donnée, c’est tellement beau qu’on ressemble à Dieu !

    Vite, une bougie, qu’on voie clair.

    Prière des béatitudes

    Heureux les pauvres...
    Pas les fauchés,
    Mais ceux dont le cœur est libre.

    Heureux ceux qui pleurent...
    Pas ceux qui pleurnichent,
    Mais ceux qui crient.

    Heureux les doux...
    Pas les mous,
    Mais les patients et les tolérants.

    Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice...
    Pas ceux qui braillent,
    Mais ceux qui luttent.

    Heureux les miséricordieux...
    Pas ceux qui oublient,
    Mais ceux qui pardonnent.

    Heureux les cœurs purs...
    Pas ceux qui font les anges,
    Mais ceux dont la vie est transparente.

    Heureux les pacifiques...
    Pas ceux qui éludent les conflits,
    Mais ceux qui les affrontent.

    Heureux les persécutés pour la justice...
    Non parce qu’ils souffrent,
    Mais parce qu’ils aiment.

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  • Prière de Bruno Catrice

    Ô Amour Sublime, sois loué !
    Toi que nous aimons mais qui nous as aimés le premier ;
    Toi que nous ne connaissons pas mais que nous cherchons sans cesse
    et que nous découvrons peu à peu par ta Parole et par Jésus, le Christ,
    par la prière et par ton Esprit,
    par tous ceux qui nous ont parlé de Toi
    et par ta présence tout au fond de notre cœur,
    nous avons confiance en Toi.

    Ô Amour Sublime, sois loué !
    Tu es l’Éternel, hors du temps.
    Avant le temps, tu es ; après le temps, tu es.
    Pour Toi, un jour est comme mille ans
    et mille ans comme un jour.
    Incréé, tu crées les univers et les lois qui les régissent,
    tout ce que nous connaissons
    et l’immensité de tout ce qu’il nous reste à découvrir.

    Ô Amour Sublime, sois loué !
    Tu es l’Amour, source de tout amour.
    Par amour, Tu crées l’Homme à ton image,
    à l’image de l’Amour, Tu le crées
    pour vivre en harmonie avec Toi et toute ta Création.
    Tu appelles l’Homme à poursuivre ta Création,
    dans l’harmonie que Tu as voulue et en vivant de ton amour.

    Ô Amour Sublime, sois loué !
    Tu es le Papa qui aime ses enfants,
    qui prend soin d’eux,
    qui les éduque pour en faire des hommes et des femmes responsables.
    Tu souffres quand ils souffrent ou se disputent ;
    Tu jubiles quand ils s’aiment et sont heureux.

    Ô Amour Sublime, sois loué !
    Comme il n’y a pas d’amour sans liberté,
    Tu laisses l’Homme libre de répondre à ton appel,
    libre de répondre à ton amour,
    libre de t’aimer,
    libre de te chercher,
    libre de te reconnaître,
    libre de construire l’harmonie avec Toi.

    Ô Amour Sublime, sois loué !
    Tout au long de leur Histoire,
    Tu envoies aux hommes des signes de ton Esprit,
    inspirant des prophètes qui annoncent ta Parole,
    des poètes qui chantent les merveilles de ta création
    pour qu’ils puissent te découvrir et vivre de ton amour.
    Tu choisis un Peuple et tu fais Alliance avec lui :
    il est le précurseur de l’Humanité Nouvelle.

    Ô Amour Sublime, sois loué !
    Mais tu aimes tous les hommes, et tu respectes leur liberté.
    Alors, tu nous envoies Jésus,
    homme au milieu des hommes,
    pleinement Toi et pleinement homme.
    Par ta Volonté, il est né d’une femme, Marie,
    qui a accepté d’être sa mère,
    entrant ainsi dans l’Histoire des hommes.

    Ô Amour Sublime, sois loué !
    Par Jésus, le Christ, le Messie,
    Tu annonces ton plan d’amour sur les hommes.
    Il est le Chemin, la Vérité et la Vie,
    il est ta Parole au milieu des hommes.
    Tu les invites à changer de comportement,
    à s’aimer les uns les autres comme Tu les aimes,
    à se pardonner mutuellement,
    pour qu’ils aient la Vie éternelle.

    Ô Amour Sublime, sois loué !
    Mais les hommes ne T’ont pas écouté ;
    ils ont préféré leurs querelles à ton Amour,
    ils ont eu peur de ta Parole et de ses conséquences.
    Alors, les hommes ont livré Jésus,
    ils l’ont torturé et ils l’ont mis à mort sur une croix.
    En mourant, il a pardonné aux hommes leur méchanceté.
    Mort parmi les morts, il a été mis au tombeau.

    Ô Amour Sublime, sois loué !
    Avant de nous quitter, la veille de sa mort,
    il nous a laissé le signe du partage :
    en partageant le pain,
    c’est son corps d’homme qu’il partage sur la croix ;
    en partageant le vin,
    c’est son sang, c’est sa vie qu’il nous donne
    pour que, à notre tour, nous partagions
    et donnions notre vie aux hommes
    qui on faim et soif de pain, de justice et d’amour.

    Ô Amour Sublime, sois loué !
    Mais, comme le grain semé meurt
    puis germe et pousse pour donner l’épi,
    Tu as ressuscité Jésus le troisième jour ;
    il était mort et il est revenu à la vie :
    ses amis en ont témoigné,
    et nous, nous savons qu’il est vivant aujourd’hui.
    Christ a vaincu la mort pour tous les hommes.
    Il est retourné dans ton sein, dans l’unité de ton Esprit.

    Ô Amour Sublime, sois loué !
    Il nous envoie ton Esprit,
    qui nous guide et nous rappelle ta Parole.
    Plongés dans la mort et la résurrection du Christ,
    les hommes et les femmes qui Te connaissent
    sont les ferments de l’Humanité Nouvelle,
    pour la construction de ton Royaume.
    En communion avec Toi et ton Esprit,
    ils forment ton Église,
    signe de ta présence au milieu du monde
    pour annoncer ta Parole et donner ta Vie aux hommes.

    Ô Amour Sublime, sois loué !
    Au-delà de la mort corporelle,
    Tu nous attends dans la Communion Éternelle en ton sein,
    dans l’Harmonie parfaite de ton Esprit,
    avec tous les hommes de tous les temps
    que le Christ Jésus a sauvés
    par sa naissance, par sa vie, par sa mort
    et, grâce à Ton amour, par sa résurrection.

    Ô Amour Sublime, sois loué !
    Nous savons que tu comptes sur nous,
    et que nous pouvons compter sur Toi.

    Ô Amour Sublime, sois loué !
    Merci de ta confiance.

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  • Prière de Joseph Folliet

    Des profondeurs du monde moderne,
    Je crie vers toi, Seigneur.
    De profundis, mais aussi alléluia !
    Alléluia sur le monde moderne !
    Alléluia parce qu'il est une grande aventure !
    Seigneur, le monde moderne, sans le savoir, te chante.
    Il lance vers toi une symphonie
    D'adoration et de reconnaissance,
    Faite de millions de bruits dont s'emplit une cité.
    Seigneur, le monde moderne, sans le savoir, te prie,
    Dans les métros de Paris, de New York et de Moscou,
    Dans les tramways, les autobus, les trains de banlieue.
    Seigneur quand donc paraîtrez-vous,
    Foudroyant de gloire,
    À la station Opéra ou Piccadilly Circus,
    Lorsque les foules se précipitent sur les journaux
    Sans comprendre qu'elles cherchent
    La Bonne Nouvelle ?

    Ah ! Je chanterai, moi aussi, en union
    Avec tout ce qui vit, tout ce qui progresse,
    Le grand alléluia, douloureux et triomphant,
    Du monde moderne.

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  • Prière de Marie-Christine Bernard

    De mes mains, j’ai pétri la pâte, en pensant à toutes les personnes qui par leur travail permettent à la vie de continuer.

    En lien avec mes frères et sœurs humains confinés aux quatre coins du monde, j’ai patiemment laissé le temps effectuer son travail d’élévation

    En hommage aux professionnels de la santé et du social qui réconfortent les personnes en détresse physique, morale, j’ai caressé la belle boule de pâte gonflée de levain.

    Le cœur éperdu de reconnaissance, j’ai humé avec délectation l’odeur de pain chaud qui envahissait ma maison, comptant que ce parfum d’humanité gagne tous les cœurs.

    En hommage à ceux qui nourrissent en vérité l’existence de leurs semblables, qui la nourrissent de pain et de cette parole fraternelle qui en donne sens, j’ai sorti la miche toute chaude en me brûlant un peu les doigts.

    Alors, cette boule de pain doré, je l’ai portée dans mes mains vers le Ciel et dans un grand remerciement pour le cadeau de la Vie, j’ai confié tous ces gens, et moi avec, à la grande tendresse…

    Une gorgée de vin prise dans le même esprit.

    Communion.

    Comprenne qui pourra.

    Prière au Dieu absent

    Notre Dieu n'a pas de mains

    Il n'a que nos mains pour construire

    Le monde d'aujourd'hui. 

    Notre Dieu n'a pas de pieds

    Il n'a que nos pieds pour conduire

    Les hommes sur son chemin.

    Notre Dieu n'a pas de voix

    Il n'a que nos voix pour parler

    De lui aux hommes.

    Notre Dieu n'a pas de forces

    Il n'a que nos forces pour mettre

    Les hommes à ses côtés. 

    Nous sommes la seule Bible

    Que les hommes lisent encore

    Nous sommes la dernière parole de Dieu

    L’Évangile qui s'écrit aujourd'hui.

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  • Prière d’être

    Je suis la porte,
    Je suis passage.

    Je suis debout,
    Je suis la vie.

    Je suis lumière,
    Je suis le feu.

    Je suis la croix,
    Je suis passion.

    J'ôte le voile
    De vos esprits,
    Ouvrez vos voiles
    Au vent-Esprit !

    Je suis le vent,
    Je suis le souffle.

    Je suis ardent,
    Je suis amour.

    Je suis ... JE SUIS !

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  • Prière de Daniel Tasset

    Le silence est là, dans l’instant présent.

    Dans le jardin de l’abbaye, tu es là assis sur la pierre.
    Des écureuils cherchent des graines dans les herbes,
    Des insectes se posent sur la page blanche du livre.
    Le silence est là, dans le chant des oiseaux,
    Dans le bruit de l’eau qui s’écoule sous le pont.

    La prière est un chant du cœur dans le silence de la pensée
    Quand la nature chante l’hymne du soir et que tout s’apaise.

    La prière c’est le regard qui change, qui s’ouvre au monde.
    C’est le regard qui change sur l’autre.
    C’est le sourire échangé avec cette dame qui descend lentement l’escalier du monastère,
    C’est le visage beau et triste du jeune homme qui marche dans les allées du parc
    Perdu dans les ténèbres de ses pensées,
    C’est la joie de vivre des jeunes lycéens dans le silence des repas.

    La prière, c’est lâcher-prise, s’abandonner,
    Laisser les pensées glisser comme les gouttes d’eau sur les plumes de l’oiseau ;
    C’est mettre en doute ses certitudes, ses vérités, ses évidences.
    Se laisser défaire, se laisser transformer par le souffle de l’Esprit.

    Dans l’église de l’abbaye, tu es là assis sur le banc.
    Les moines chantent leur confiance dans l’amour de Dieu.
    Dans la plénitude des chants et des psaumes, le silence est là.
    Et dans le calme de la pensée, Dieu parle à ton cœur.

    Alors, le chant du cœur nous ouvre à l’autre,
    Et la prière devient relation d’Amour.
    Elle nous ouvre à la gratuité du don de Dieu,
    Et dans le silence de la pensée, devient force de Vie.

    L’Amour est là, et tu tends la main à l’autre.
    Alors vous pouvez marcher dans la tendresse de Dieu,
    Dans le silence de la prière.

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  • Prière de Mère Térésa

    Seigneur, quand je suis affamé,

    Donne-moi quelqu’un qui ait besoin de nourriture.

    Quand j’ai soif,

    Envoie-moi quelqu’un qui ait besoin d’eau.

     

    Quand j’ai froid,

    Envoie-moi quelqu’un à réchauffer.

    Quand je suis blessé,

    Donne-moi quelqu’un à consoler.

     

    Quand ma croix devient lourde,

    Donne-moi la croix d’un autre à partager.

    Quand je suis pauvre,

    Conduis-moi à quelqu’un dans le besoin.

     

    Quand je n’ai pas le temps,

    Donne-moi quelqu’un que je puisse aider un instant.

    Quand je suis humilié,

    Donne-moi quelqu’un dont j’aurai à faire l’éloge.

     

    Quand je suis découragé,

    Envoie-moi quelqu’un à encourager.

    Quand j’ai besoin de la compréhension des autres,

    Donne-moi quelqu’un qui ait besoin de la mienne.

     

    Quand j’ai besoin qu’on prenne soi de moi,

    Envoie-moi quelqu’un dont j’aurai à prendre soin.

    Quand je ne pense qu’à moi,

    Tourne mes pensées vers autrui.

    Prière des copistes

    Apprends-moi, Seigneur, à bien user du temps que tu me donnes pour travailler,

    à bien l'employer sans rien en perdre.

    Apprends-moi à tirer profit des erreurs passées sans tomber dans le scrupule qui ronge.

    Apprends-moi à prévoir le plan sans me tourmenter,

    à imaginer l'œuvre sans me désoler si elle jaillit autrement.

    Apprends-moi à unir la hâte et la lenteur, la sérénité et la ferveur, le zèle et la paix.

    Aide-moi au départ de l'ouvrage, là où je suis le plus faible.

    Aide-moi au cœur du labeur à tenir serré le fil de l'attention.

    Et surtout comble Toi-même les vides de mon œuvre, Seigneur !

    Dans tout le labeur de mes mains laisse une grâce de Toi

    pour parler aux autres et un défaut de moi pour me parler à moi-même.

    Garde en moi l'espérance de la perfection, sans quoi je perdrais cœur.

    Garde-moi de la perfection, sans quoi je me perdrais d'orgueil.

    Purifie mon regard : quand je fais mal, il n'est pas sûr que ce soit mal,

    et quand je fais bien, il n'est pas sûr que ce soit bien.

    Seigneur, ne me laisse jamais oublier que tout savoir est vain sauf là où il y a du travail,

    et que tout travail est vide sauf là où il y a amour,

    et que tout amour est creux qui ne me lie à moi-même et aux autres et à Toi, Seigneur!

    Enseigne-moi à prier avec mes mains, mes bras et toutes mes forces.

    Rappelle-moi que l'ouvrage de mes mains t'appartient

    et qu'il m'appartient de te le rendre en le donnant ;

    que si je le fais par goût du profit, comme un fruit oublié je pourrirai à l'automne ;

    que si je le fais pour plaire aux autres comme la fleur de l'herbe je fanerai au soir ;

    mais si je le fais pour l'amour du bien, je demeurerai dans le bien ;

    et le temps de faire bien et à ta gloire, c'est tout de suite, Amen!

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  • Prière de Michel Quoist.

     Seigneur, nous avons pris l’habitude

    De nous dévouer sans cesse.

    Nous sommes les saint-bernards

    De ceux que nous côtoyons.

    Nous savons les paroles qu’il faut prononcer,

    Les sourires qu’il faut offrir,

    Les gestes qu’il faut faire.

    Nous sommes de bons serviteurs,

    Mais nous ne serons jamais

    Des « serviteurs inutiles »

    Car, sans nous en rendre compte, à cause de nous,

    Les autres demeurent des « petits »

    Pendant que nous restons « grands ».

    Ils demeurent indigents

    Pendant que nous sommes riches.

    Et nous serions perdus

    S’ils n’avaient plus besoin de nous.

     

    Aide-nous, Seigneur,

    À moins nous dévouer, mais non pas à moins aimer.

    Aide-nous à faire grandir les autres

    Tandis que nous diminuerons.

    À moins leur donner et à leur demander plus.

    À les rendre sauveurs au lieu de les sauver.

    Alors nous serons, Seigneur,

    Non des bienfaiteurs, non des pères,

    Mais des frères pour nos frères.

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  • Prière de l’artisan

    Apprends-moi, Seigneur, à bien user du temps

    Que tu me donnes pour travailler,

    À bien l’employer sans rien en perdre.

    Apprends-moi à unir la hâte et la lenteur,

    La sérénité et la ferveur, le zèle et la paix.

     

    Aide-moi au départ de l’ouvrage,

    Là où je suis le plus faible.

    Aide-moi au cœur du labeur

    À tenir serré le fil de l’attention.

    Et surtout, comble toi-même les vides de mon œuvre.

     

    Seigneur, dans tout labeur de mes mains,

    Laisse une grâce de toi pour parler aux autres

    Et un défaut de moi pour parler à moi-même.

     

    Garde en moi l’espérance de la perfection

    Sans quoi je perdrais cœur.

    Garde-moi dans l’impuissance de la perfection,

    Sans quoi je me perdrais d’orgueil.

     

    Seigneur, enseigne-moi à prier avec mes mains,

    Mes bras et toutes mes forces.

    Rappelle-moi que l’ouvrage de mes mains

    T’appartient et qu’il m’appartient

    De te le rendre en le donnant.

     

    Souviens-toi, Seigneur, que je suis ta créature,
    Souviens-toi que tu m’as fait naître à la vie.
    Je n’étais pas et tu m’as pensé ;
    Tu m’as appelé du néant,
    Et tu m’as fait ce don de répondre : je suis.
    Tu as guidé de ta secrète providence
    La route de mon existence.
    Tu as disposé les étapes de mon chemin.
    De loin, tu m’as appelé, afin que de près je te réponde.
    C’est ainsi que je suis, créature entre tes mains,
    Argile difforme et image de ton Visage.
    Remets-moi en ta ressemblance,
    Ô Seigneur,
    Sans me juger si je l’ai oubliée.
    Je suis fragile entre tes mains puissantes,
    Mon infirmité est le signe de ta souveraineté.
    Mais tes mains sont douces,
    Douces, même lorsqu’elles sont éprouvées.
    Tes mains soulagent et soutiennent.
    Tes mains corrigent et vivifient.
    Je leur abandonnerai ma vie.
    Le don que tu m’as fait, je te le confierai.
    Là où rien ne se perd,
    Je me perdrai tout entier,

    En toi, Seigneur,
    Mon début et ma fin.

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  • Prière anonyme

    Seigneur, excusez-moi si je vous dérange… il m’est venu tout à l’heure à l’idée que vous aviez besoin d’un saint… Alors je suis venu pour la place. Je ferai très bien l’affaire.

    Quoi qu’on en dise, le monde est rempli de gens parfaits. Il y en a qui vous offrent tant de sacrifices, que pour que vous ne vous trompiez pas en les comptant, ils les marquent avec une petite croix sur un carnet !

    Moi, je n’aime pas faire des sacrifices. Ça m’ennuie énormément. Ce que je vous ai donné, Seigneur, Vous savez bien que vous l’avez pris sans permission. Tout ce que j’ai pu faire, c’est de ne pas rouspéter.

    Il y a aussi des gens qui se corrigent d’un défaut par semaine. Ils sont forcément parfaits au bout d’un trimestre. Moi, je n’ai pas assez confiance en vous pour faire ça. Qui sait si je vivrais encore au bout de la première semaine ? Vous êtes si imprévisible, si impulsif, mon Dieu ! Alors, j’aime autant garder mes défauts... en m’en servant le moins possible.

    Les gens parfaits ont tant de qualités qu’il n’y a plus de place en leur âme pour autre chose. Ils n’arriveront jamais à être des saints. D’ailleurs, ils n’en ont pas envie, de peur de manquer à leur humilité.

    Mais, Seigneur, un Saint, c’est un vase vide, que vous remplissez de votre grâce, qui déborde de votre Amour, de la Sainteté des Trois !

    Or, Seigneur, je suis un vase vide avec un peu de boue au fond. Ce n’est pas propre, je le sais bien. Mais vous devez bien avoir là-haut quelque céleste poudre à récurer… Et à quoi servirait l’eau de votre côté, sinon à nous laver avant l’usage… ?

    Si vous ne voulez pas de moi non plus, Seigneur, je n’insisterai pas. Réfléchissez pourtant à ma proposition : elle est sérieuse.

    Quand vous irez dans votre cellier, puiser le vin de votre Amour, rappelez-vous que vous avez quelque part, sur la terre, une petite cruche à votre disposition

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  • Prière de François d’Assise

    Seigneur, faites de moi un instrument de Paix,

    Là où est la haine, que je mette l'Amour,

    Là où est l'offense, que je mette le pardon,

    Là où est la discorde, que je mette l'union,

    Là où est l'erreur, que je mette la vérité,

    Là où est le doute, que je mette la foi,

    Là où est le désespoir, que je mette l'Espérance,

    Là où sont les ténèbres, que je mette la Lumière,

    Là où est la tristesse, que je mette la joie.

     

    Ô Seigneur, que je ne cherche pas tant

    D'être consolé, que de consoler,

    D'être compris, que de comprendre,

    D'être aimé, que d’aimer ;

     

    Parce que

    C'est en se donnant que l'on reçoit,

    C'est en s'oubliant soi-même que l'on se retrouve soi-même,

    C'est en pardonnant que l'on obtient le Pardon,

    C'est en mourant que l'on ressuscite à l'Éternelle Vie.

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  • Prière de Joseph Folliet

    Seigneur, qui avez partagé la vie de l’homme en étapes et qui avez fait la vieillesse, ne permettez-pas que je devienne un de ces vieux grognons, toujours en train de dénigrer, de rouspéter, de ronchonner, attristants pour eux-mêmes, insupportables aux autres ; gardez-moi le sourire, et le rire même s’ils ouvrent sur une bouche édentée ou découvrent des dents artificielles. Gardez-moi le sens de l’humour, qui remet les choses, les gens-et moi-même- à leur juste place, qui transforme nos peines en objet de bonnes plaisanteries. Faites de moi, Seigneur, un vieillard souriant, qui, ne pouvant plus donner grand-chose à mes frères, leur donne du moins un peu de joie.

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  • Prière dans la cuisine de ma grand-mère Lefébure.

    Seigneur, Maître des pots, des brocs et des marmites

    Qui sont dans ma cuisine et dont j'ai le souci,

    Je ne puis être, hélas, la sainte qui médite,

    Assise aux pieds du Maître, ou qui brode pour lui,

    Avec des blanches mains, la chasuble bénite.

    Alors, que je sois sainte en besognant ici !
     

    Donnez-moi de vous plaire en ranimant la flamme,

    En surveillant la soupe, en récurant l'évier.

    De Marthe j'ai les mains, que de Marie j'ai l'âme !

    Quand je lave le sol, à genoux sur la dure,

    Je pense que vos mains ont touché nos souillures

    Et se sont endurcies, exerçant un métier.
     

    De prier longuement, je n'ai pas le loisir ;

    Pourtant je dis encore : ''Réchauffez ma cuisine

    Au feu de votre amour. Que votre paix Divine

    Corrige les excès de mon humeur chagrine,

    Et fasse taire aussi mes envies de gémir.''
     

    Vous aimiez tant, Seigneur, à nourrir vos amis,

    Sur la montagne, au bord du lac, ou dans la chambre…

    Quand je le servirai, le repas que voici,

    Ce sera vous, Seigneur, qui daignerez le prendre,

    Car c'est vous que je sers en les servant ici.

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