Seigneur, qui avez partagé la vie de l’homme en étapes et qui avez fait la vieillesse, ne permettez-pas que je devienne un de ces vieux grognons, toujours en train de dénigrer, de rouspéter, de ronchonner, attristants pour eux-mêmes, insupportables aux autres ; gardez-moi le sourire, et le rire même s’ils ouvrent sur une bouche édentée ou découvrent des dents artificielles. Gardez-moi le sens de l’humour, qui remet les choses, les gens-et moi-même- à leur juste place, qui transforme nos peines en objet de bonnes plaisanteries. Faites de moi, Seigneur, un vieillard souriant, qui, ne pouvant plus donner grand-chose à mes frères, leur donne du moins un peu de joie.