25 décembre 2021 – Messe de la nuit – Luc 2, 1-14
« Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles » : c’est dans le magnificat de Marie au chapitre 1 dans l’Évangile de Luc, expression de sa joie : « Le Puissant fit pour moi des merveilles. […] Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. »
Les puissants sont bien là dans ce récit de cette nuit de Noël. L’empereur, le gouverneur sont nommés. Leurs ambitions sont évoquées dans l’expression « recenser toute la terre ». Rien que cela ! Et ils en font bouger du monde pour nourrir ces ambitions !
Un signe nous est donné ce soir : « un nouveau-né dans une mangeoire ». Le renversement est là ! Le signe n’est pas du côté des ors du pouvoir, les trônes par exemple. Quoi de plus humble qu’un nouveau-né ! Et en même temps, quelle énergie dans un nouveau-né et quelle communication avec son entourage pour être réchauffé, pour être nourri, pour être aimé. Voilà que cet affamé d’enfant nouveau-né sera comblé de biens. Qu’auront mis les riches dans leurs mains avec leur recensement ?
Dans la « maison du pain » (en suivant une traduction du nom Bethléem), celui qui ne peut vivre qu’en espérant en ceux et celles qui l’accompagnent en cette vie est aussi préfiguré comme nourriture pour tous par cette mangeoire qui le reçoit comme berceau.
Comme les bergers, inspirés par leur simplicité, accueillons aujourd’hui, en cette nuit de Noël, les messagers de Dieu, les fameux anges, et réjouissons-nous du signe qui nous est donné. « Gloire à Dieu et Paix sur la terre aux hommes qu’il aime ! »
Trois échelles de réception de ce signe peuvent nous toucher cette nuit : échelle de la personne, échelle des relations, échelle de la planète :
- À la manière d’un conte de Noël, voici que ce récit est l’image de ta vie, lecteur ou lectrice. Voici le rendez-vous, tissé par la trame des jours, l’influence des puissants et de bien d’autres facteurs. Te voici à l’aube de la naissance de l’enfant de Dieu que tu es. Naître de nouveau, c’est l’enjeu de ce temps, de cette nuit. Entends-tu la joie de ceux et celles qui célèbrent ta nouvelle naissance ?
- « Pas de place dans la salle commune » : où sont les places des uns et des autres ? Dans quelle maison sont-elles ? Celle du pain partagé ? Lecteur, lectrice, qui seras-tu ce soir ? Un berger étonné d’être appelé à te réjouir avec d’autres d’une nouvelle qui te dépasse mais qui te donne de l’espérance au-delà des difficultés visibles ? Un visage attentif vers un enfant ou une autre personne qui cherche de la présence et de la nourriture ? Une âme d’enfant qui s’ouvre à ceux et celles qui lui offrent leur amour ? Tu vois se tisser ce monde nouveau de relations.
- Paix sur la terre ! Comme une immense prière et clameur ! Pour notre planète bleue. Noël, naissance d’une terre fraternelle.
Paix et Joie planétaires, lecteur, lectrice, en cette nuit de Noël, comme aube nouvelle.