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Dimanche 9 juillet 2023 – 14e dimanche du temps ordinaire – Za 9, 9-10 ; Mt 11, 25-30

Le texte de Zacharie nous parle d’un « roi humble et porteur de paix » : « Voici que ton roi s’avance vers toi ; il est juste et victorieux, humble… Il supprimera d’Éphraïm les chars de guerre, et de Jérusalem le char de combat ; il brisera l’arc de guerre, et il proclamera la paix pour les nations… »

Une parole qui renverse nos logiques : ce roi de justice et pacifique, monté sur un ânon, revêt les habits de l’humilité et de la douceur et non pas ceux de la toute-puissance. Et il fait autorité non par la vengeance mais par trois notions inséparables pour éclairer toutes les consciences : l’amour, la justice et la paix pour tous.

 

Et, selon l’Évangile de Matthieu, Jésus prit la parole et dit : « Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits…Tout m’a été remis par mon Père… »

Ainsi Jésus vient révéler Dieu d’une façon nouvelle, dans tous les temps et pour tous ceux qui écouteront sa parole venue du Père, rendue accessible, non seulement aux observants de la loi religieuse mais à tous, notamment aux « petits », aux pécheurs en attente de guérison. Jésus, vrai Dieu et vrai homme, participant du Dieu UN en trois personnes : Père, Fils et Esprit Saint, élaboration qui viendra plus tard dans les siècles pour répondre aux controverses.

Il est nécessaire aujourd’hui d’entendre à nouveau ces textes pour franchir nos seuils car ils ne parlent pas seulement d’une espérance passée et accomplie mais bien de notre vie présente, quotidienne. Ils nous proposent de la réaliser en relation avec le Christ pour changer la mort en vie. Aussi avons-nous à être doux et humbles de cœur pour rechercher ce chemin d’amour et de paix, qui passe par la justice.

Il est possible d’enraciner notre espérance dans une nouvelle manière d’exister éloignée de l’inflation du moi qui rend impossible l’amour de l’autre et fait régner l’individualisme. La Vie de l’Esprit de Dieu, tout amour, qui habite en tous, peut donner la confiance, ouvrir des potentialités et un pouvoir d’action. Cette expérience de vie n’est pas réservée à quelques-uns mais ouverte à tous ceux qui dans leur vie présente et quotidienne de vivants choisissent d’accueillir la Vie de l’Esprit de Dieu, qui habite en eux, en répondant à son don d’amour, « disposé dans sa bienveillance », pour le redonner aux autres.

Comme Dieu nous aime, nous aimons les autres, « faisant des autres une préoccupation égale à nous-même qui nous décentre et nous libère ». (1).

C’est faire de la place en soi pour accueillir, dans un même mouvement, l’amour de Dieu et des autres. Attentifs à l’Être en nous-même et aux autres, choisir de répondre à son appel : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous donnerai le repos… Prenez sur vous mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes. Oui, mon joug est facile à porter et mon fardeau léger. »

Dieu a sans doute aussi créé le monde pour instaurer des histoires et des créations nouvelles de l’engagement et du bonheur, qui peuvent nous faire passer de la tristesse à la joie, en lien avec l’amour, la justice et la paix à sans cesse articuler dans un esprit d’entraide et de fraternité et dont les sens sont inépuisables…

 

« Tressaille d’allégresse fille de Sion ! »

 

  1. Ferry Jean-Marc, Les lumières de la religion, éd. Bayard, 2013.
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