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Jésus et Thomas © Glenfarclas @ Wikimedia Commons - CC BY-SA 3.0

Dimanche 24 avril 2021 – 2e dimanche de Pâques – Jn 20, 19-31

« Ne crains pas, Je suis l’alpha et l’omega – le vivant ; je fus mort et voici, je suis vivant pour les siècles des siècles et je tiens les clés de la mort et du séjour des morts. » (Ap 1,18)

Jésus est mort, crucifié, enseveli dans un caveau, dans un jardin proche du Golgotha, et le tombeau est vide ! Stupéfaite et anéantie, Marie Madeleine court avertir les disciples ; bouleversée, Marie Madeleine reconnaît Jésus à l’appel de son nom et il l’envoie dire aux disciples « J’ai vu le Seigneur ».

Le soir même, les disciples par peur des représailles sont barricadés dans une même salle, verrouillés en eux-mêmes. Ils ont tous fui, sauf Jean, lors de la Passion. Jésus ressuscité surgit en ces enfermements et sa présence remplit de joie les disciples : il est vivant ! C’est bien lui, puisqu’il porte les plaies de son crucifiement. À deux reprises, il leur dit : « La paix soit avec vous » (shalom en hébreu), et les invite à sortir de la peur qui les enferme. Il transfigure leur désespoir en élan de vie. Libérés, Jésus ressuscité les envoie fortifiés par l’Esprit vers le monde. Jésus ressuscité souffle sur eux, comme le Seigneur Créateur, dans le livre de la Genèse, pour les faire naître à une vie nouvelle. Jésus qui vient de faire l’expérience de la mort se révèle ici maitre de la VIE.

Mais Thomas l’un des douze était absent : était-il moins paralysé par la peur que les autres disciples ? Qui est Thomas ? Il apparaît au chapitre 11 de l’évangile de Jean, quand Jésus apprenant la mort de son ami Lazare décide de faire route vers Jérusalem ; alors que des juifs cherchaient déjà à le lapider, Thomas s’écrie : « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui. » Il ne craint pas le danger, prêt à suivre Jésus jusqu’à la mort.

On retrouve Thomas après la Cène, quand Jésus dit aux disciples « Mes petits enfants, je ne suis plus avec vous que pour peu de temps. Vous me chercherez […] et là où je vais vous ne pouvez venir […] quant au lieu où je vais, vous en savez le chemin. » Thomas demande : « Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas, comment en connaitrions-nous le chemin ? » Jésus lui répond : « Je suis, le chemin et la vérité et la VIE, personne ne va au Père sans passer par moi. » Thomas professe à nouveau son attachement à Jésus jusqu’à la mort et pourtant lui aussi va déserter le Golgotha.

Thomas n’est pas avec ses compagnons enfermés dans la salle commune, en ce premier jour de la semaine ; il ne peut rester à attendre, il lui faut trouver le chemin annoncé… Thomas rejoint les disciples qui lui annoncent : « Nous avons vu le Seigneur. » Pour cet homme réaliste, impossible que d’un mort surgisse la vie ; alors, il leur dit : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous et si je n’enfonce pas ma main dans son côté […] non, je ne croirai pas ! » Bloqué, triste, il résiste pendant une semaine, il veut des preuves tangibles, refuse de croire en Jésus « vivant » après sa crucifixion. Thomas retourne vers les disciples claquemurés. Alors, Jésus Ressuscité vient, à nouveau, au milieu d’eux et dit à nouveau « la paix soit avec vous ». S’adressant personnellement à Thomas, il lui dit d’avancer son doigt et sa main dans ses plaies et, de façon impérative, lui demande de croire. Subitement, retournement complet de Thomas et sa magnifique réponse : « Mon Seigneur et mon Dieu. » 

Le récit ne dit pas si Thomas a touché les plaies de Jésus Ressuscité et dans l’évangile de Jean, le verbe « voir » ne désigne pas une perception sensible, mais une perception nouvelle sous l’action de l’Esprit.

« Heureux ceux qui croient sans avoir vu », cette béatitude s’adresse à tous ceux qui ont peine à croire l’incroyable : « Jésus est ressuscité, oui, il est vraiment ressuscité ! »
 

Catherine Rabouan

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