Dimanche 26 Octobre Commentaire Luc 18, 9-14
Jésus ici s’adresse à ceux qui étaient convaincus d’être justes ! Puis Il illustre son propos en racontant : un pharisien et un publicain priaient au Temple…
Que fait le publicain ? Collecteur d’impôts, détesté de tous !
Il se frappe la poitrine et entre en contact avec Dieu en lui disant qu’il est conscient de son indignité, qu’il se sent pécheur… Il fait appel à sa grâce… « Montre-toi favorable… ». Il y a de la place en lui pour recevoir cette grâce. Il est en chemin…en chemin vers Dieu.
« Le Seigneur entend ceux qui l’appellent, de toutes leurs angoisses, Il les délivre » dit le psaume 33. Ce publicain a déchargé ses angoisses avec humilité et a retrouvé un contact fort avec Dieu alors qu’il retourne vers sa maison. Il va pouvoir poursuivre son chemin vers Lui …
Que fait le pharisien ? Docteur de la Loi, strict observant, respecté de tous !
Il entre un contact avec Dieu pour énumérer tout ce qu’il fait de bien selon la Loi : « Tu vois, Dieu, moi je fais tout cela ! ». Il ne laisse pas de place à l’intervention de Dieu, à sa grâce … Pas besoin, Il se croit « arrivé » !
Pire que ça : Il ajoute un grand mépris pour les autres. Il les dénigre au lieu de les confier fraternellement à Dieu pour qu’il les aide ; il n’a pas compris qu’il avait des frères, des sœurs qui ont Dieu pour Père …comme lui !
A des moments différents, nous nous comportons soit comme le pharisien soit comme le publicain. L’ajustement à Dieu est en perpétuel mouvement, le chrétien n’est jamais arrivé ! Libre mais guidé par l’amour du Père, il découvre son chemin au fur et à mesure.
Dans la parabole, Jésus nous aide à voir que l’homme n’est jamais juste par lui-même. Seul Dieu peut nous donner ce dont nous avons besoin pour nous ajuster à lui, si nous le demandons. Ceux qui se trouvent eux-mêmes justes se ferment à sa grâce….
La prière du publicain est la prière du pauvre comme l’énonce Ben Sira « la prière du pauvre traverse les nuées ; tant qu’elle n’a pas atteint son but, il demeure inconsolable. » (Si 35,21)
Alors, Seigneur, fais que je ressente toujours ce besoin de m’ajuster à ton amour, que ma prière soit celle du pauvre, qu’avec confiance je prie sans me lasser !
Si le contact avec Dieu me fait complètement défaut dans ma vie, je ne peux jamais voir en l'autre que l'autre, et je ne réussis pas à reconnaître en lui l'image divine. Si par contre dans ma vie je néglige complètement l'attention à l'autre, désirant seulement être «pieux» et accomplir mes «devoirs religieux», alors même ma relation à Dieu se dessèche. Alors, cette relation est seulement «correcte», mais sans amour.
Benoit XVI, Encyclique « Dieu est amour »§18