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Dimanche 11 septembre 2022 – 24e dimanche du temps ordinaire – Ex 32, 7-11.13-14 ; 1 Tm 1, 12-17 ; Lc 15, 1-32
Dimanche 11 septembre 2022 – 24e dimanche du temps ordinaire – Ex 32, 7-11.13-14 ; 1 Tm 1, 12-17 ; Lc 15, 1-32

Les trois lectures de ce dimanche parlent en termes imagés du pardon et de la patience de Dieu. Ce sont les termes adéquats pour sortir d’une religion de la faute, du péché, de la condamnation et pour entrer dans une foi fondée sur l’innocence originelle. Il a fallu 20 siècles pour finir par comprendre ce qui était en germe dans de très vieux textes qui contiennent effectivement cette révélation, c’est-à-dire un message que les hommes de cette époque ne pouvaient concevoir tous seuls.

La double parabole de la brebis perdue et du fils prodigue transmet la même certitude : l’homme a été créé pour être sauvé et, plus encore, pour œuvrer à son salut. Personne n’est rejeté, bien au contraire. Ailleurs dans les évangiles il est dit que les prostituées et les collaborateurs de l’occupant (publicains) entreront au Royaume avant les justes. C’est un avertissement à tous les dévots, les grenouilles de bénitiers et les piliers de sacristie. La foi ne se mesure pas à la quantité de dévotions, de pratiques et de célébrations.

Or, jusque tout récemment cette injonction n’a pas été prise au sérieux. Le rejet des divorcés remariées, des homosexuels, des incroyants fut la règle. Il semblait que la vertu des pratiquants se mesurât au mépris dans lequel ils tenaient ceux qui ne se conformaient pas au modèle du catholique normé. L’Église était un conservatoire des vertus apparentes. Il a fallu que le pape actuel dénonce publiquement la course aux honneurs, les malversations financières, les abus sexuels, la complicité à l’égard des pouvoirs.

En prenant le recul nécessaire, comment ne pas se scandaliser de l’arrogance des catholiques à l’égard des réformés ou des orthodoxes, de leur mépris absolu pour les autres confessions ? N’oublions jamais que les gardiens des camps d’extermination des juifs étaient tous des baptisés, catholiques, protestants, orthodoxes, qui s’imaginaient remplir une œuvre pie en exterminant un peuple accusé de déicide. Considérons le réflexe de rejet des musulmans qui détermine l’attitude politique d’une fraction importante .de notre population.

Si la parabole de la brebis perdue appelle à davantage se préoccuper du non pratiquant que des pratiquants, comprenons qu’aujourd’hui c’est la parabole inverse qui est pratiquée. Pour garder la seule brebis qui reste, on abandonne les 99 qui sont perdues.

 

Jacques Neirynck

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