Heureuse celle qui a cru

Jeudi 15 août 2024 – Assomption de Marie – Lc 1, 39-56

Nous connaissons mal Marie qui n’apparaît que rarement dans les récits des évangélistes. Luc la dépeint comme celle par qui Dieu renouvelle son Alliance avec Israël. Dans le texte du jour, elle apparaît comme une jeune femme empressée auprès de sa cousine Élisabeth, future maman. 

Ces deux femmes ont cru en la promesse de Dieu comme d’autres femmes du Premier Testament, Sarah ou Anne et Marie a répondu à l’appel de Dieu : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » (Lc 1,38).

Elisabeth la nomme « bénie entre les femmes », révélation par l’Esprit Saint qui habite les deux femmes ! 

Marie va apparaître dans l’Évangile de temps en temps, être celle qui prête une attention à ceux qui l’entourent, qui écoute, observe, intervient doucement et reste debout car vit en elle la promesse que Dieu a faite à son peuple et qui la porte sur le chemin avec Jésus avant l’éloignement et la douleur.

Le Magnificat chante l’Alliance réalisée entre Dieu et son peuple, lien entre le chant d’Anne après la naissance de son fils Samuel (1S 2,1-10) et la nouveauté qui commence avec Marie, mère du Fils venu de Dieu !

Marie est petite, et pourtant magnifiée, femme attentive et mère du fils de Dieu : ce sont toutes les voix des femmes et des hommes qui jusqu’alors ont cru en la promesse de Dieu qui sont alors entendues dans le chant de Marie sorti de son cœur, le Magnificat, chant de louange d’Israël.

Alors pourront se lever tous ceux qui croient que Dieu offre de nouveau un chemin d’amour aux hommes sur lequel chacun pourra avancer en confiance, avec son poids de difficultés mais que Dieu allégera. 

Depuis ce temps Marie demeure dans le cœur des hommes comme celle qui a cru et a renversé par sa petite place le rôle que les puissants s’attribuaient et s’attribuent toujours !

Marie demeure la mère de Jésus mais devient la mère des hommes au pied de la croix : « Puis il dit au disciple : "Voici ta mère." Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. »(Jn 19, 27)

Marie devient alors pour nous la femme, la mère qui accompagne son fils et garde tout « dans son cœur », elle traverse tout mais demeure debout ; elle peut nous aider chaque jour à avancer vers ceux qui souffrent, ceux qui ont besoin d’aide, ceux qui sont tristes, ceux qui ont faim, et donner chaque jour la force de faire un geste d’amour qui fait du bien à celui qui en a besoin. Il y a beaucoup à faire, alors prions chaque jour Marie de nous aider à faire ce petit rien qui nous permettra d’exulter en Dieu !

      "Que mon regard soit émerveillement pour accueillir le miracle de la vie à chaque instant renouvelé !
      Que mon cœur s'ouvre à la douceur pour voir en chaque être humain une parcelle du divin ! "

      Christian Bobin, L'homme-joie