Madame, Monsieur,
Je découvre votre existence à l'occasion de la tribune dans La Croix concernant le programme Evars. Je vois qu'il y a des « grosses têtes » qui pensent le sujet de la place des femmes dans l'Église, j'en profite !
J'ai, depuis la rentrée scolaire, une préoccupation qui me plombe la vie, voire ma pratique religieuse pourtant régulière : l'apparition dans les églises d'ouvreuses que les curés nomment « servantes d'assemblée », créées pour éloigner, dès le plus jeune âge, les petites filles de l'autel. Comme cela elles n'iront pas enquiquiner la hiérarchie quand elles seront grandes ; elles auront été bien dressées.
Manquerait-il pas qu'elles pensent plus tard à devenir diacre, prêtres, ou évêques même, voire à pénétrer dans le chœur pour lire les textes ou distribuer la communion... Faut pas abuser quand même ! Je plaisante bien sûr.
Mais, en vrai, c'est pas marrant à vivre au quotidien ce genre de dérive.
J'ai la chance de participer à deux communautés paroissiales, à Paris et à Avignon (où nous avons une maison). Après le "synode des synodalités" où clairement la place de la femme dans l'Église a été questionnée sérieusement dans nos deux paroisses, St François de Molitor à Paris et centre-ville à Avignon, nous avons dans chacune de ces deux paroisses touché un nouveau curé qui à chaque fois nous a inventé ces ouvreuses.
Ceci, bien entendu, sans concertation aucune (il est loin le temps où tous les mardi soir nous participions à une équipe pastorale où le curé et ses vicaires partageaient avec une équipe de laïcs, mixte bien sûr, les décisions paroissiales qu'ils mettaient en œuvre).
À Paris j'ai écrit par mail au curé qui ne m'a jamais répondu. Personne ne dit rien et c'est parti : les filles à la porte, les gars à l'autel.
À Avignon, j'ai fini (ou plutôt commencé) par faire un esclandre à la fin de la messe quand le célébrant s'est proposé de « bénir » cette nouvelle pratique. Mais cela n'a rien changé. « Monsieur le curé » m'a indiqué que c'était une initiative des dames Caté qu'il approuvait, que les petits garçons ne voulaient pas de petites filles dans le chœur (ça les trouble !) et qu'un grand-père comme moi pouvait sûrement comprendre.
Ce que comprend le grand-père, c'est qu'il ne peut même plus emmener ses belles-filles ni ses petites-filles à l'église, tellement il a honte.
J'avais été alerté en mai par mes copains de jeunesse qui étaient confrontés dans leurs paroisses parisiennes aux mêmes oukases de leur curé (Rueil-Malmaison entre autres). Je n'y croyais pas. Ben si ! Le virus se répand à vitesse « V ».
Cela m'agace tellement, cette mise en scène liturgique d'un patriarcat clérical (souvent soutenu par les « mamans catéchistes » qui plus est) que j'en suis arrivé à rechercher des messes où il n'y a plus d'enfant de chœur, ni fille, ni garçon. Moi qui dois tant au fait d'avoir pu servir la table ; et aime tant encore le proposer quand je vois que le célébrant est seul...
Avez-vous des infos, des arguments ? Cela vient d'où, ce combat d'arrière-garde qui finit par s'imposer ? Que fait et que pense l'autorité (la conférence des évêques) ?
Fraternellement