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Dimanche 8 mai 2022 – 4e dimanche de Pâques – Jn 10, 27-30

C’est une situation plus fréquente qu’on ne le pense. Nous, les croyants, disons que nous croyons en Dieu, mais en pratique, nous vivons comme s’il n’existait pas. C’est aussi le risque que nous courons aujourd’hui en abordant la crise religieuse actuelle et l’avenir incertain de l’Église : vivre ces temps d’une manière « athée ».

Nous ne savons plus comment marcher sur « l’horizon de Dieu ». Nous analysons nos crises et planifions l’avenir en ne pensant qu’à nos propres possibilités. Nous oublions que le monde est entre les mains de Dieu, pas entre les nôtres. Nous ignorons que c’est Dieu le « grand berger » qui prend soin et guide la vie de chaque être humain.

Nous vivons comme des « orphelins » qui ont perdu leur Père. La crise nous dépasse. Ce qui nous est demandé semble excessif. Il nous est difficile de persévérer avec courage dans une tâche sans en voir le succès nulle part. Nous nous sentons seuls, et chacun d’entre nous se défend du mieux qu’il peut.

Selon le récit de l’Évangile, Jésus est à Jérusalem en train de communiquer son message. C’est l’hiver et, pour ne pas avoir froid, il marche sous l’un des portiques du Temple, entouré de Juifs qui le harcèlent avec leurs questions. Jésus parle des « brebis » qui écoutent sa voix et le suivent. À un moment donné, il dit : « Mon Père, qui me les a donnés, est plus grand que tous, et personne ne peut les arracher de la main de mon Père. »

Selon Jésus, « Dieu est plus grand que tous ». Que nous soyons en crise ne signifie pas que Dieu soit en crise. Que nous, chrétiens, perdions courage ne signifie pas que Dieu n’a plus de force pour sauver. Que nous ne sachions pas comment dialoguer avec les gens d’aujourd’hui ne signifie pas que Dieu ne trouve plus le moyen de parler au cœur de chaque personne. Le fait que les gens quittent nos églises ne signifie pas qu’ils échappent aux mains protectrices de Dieu.

Dieu est Dieu. Aucune crise religieuse, aucune médiocrité dans l’Église ne pourra « arracher de ses mains » les fils et les filles qu’il aime d’un amour infini. Dieu n’abandonne personne. Il a ses façons de prendre soin de chacun de ses enfants et de les guider, et ses chemins ne sont pas nécessairement ceux que nous cherchons à tracer pour lui.
 

José Antonio Pagola
Traducteur : Carlos Orduna

Crédit photo
Crédit photo : Orphelin © sahinsezerdincer @ Pixabay - Domaine public
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