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Dimanche 6 novembre 2022 – 32e dimanche du temps ordinaire – 2 M 7, 1-2.9-14 ; Ps 16 ; Lc 20, 27-38

Depuis la nuit des temps, l’homme s’est heurté à la brutalité et à l’inacceptable de la mort. Pour conjurer ce profond mystère et cette angoisse devant la disparition corporelle, une multitude de coutumes et de religions ont imaginé, sans aucune preuve tangible et souvent avec une extrême précision (comme dans l’Égypte ancienne et la Grèce antique) des mondes invisibles et complexes, mais toujours en lien avec le monde réel. Ces mondes imaginaires très variés selon les civilisations sont tous peuplés de dieux, de démons et autres créatures plus ou moins aimables, porteurs des concepts du Bien et du Mal. Ce sont de véritables systèmes mythologiques, le plus souvent anthropomorphiques. Tous ont le même objectif : faire supporter les souffrances de ce monde ci, en faisant espérer un monde merveilleux ou tout au moins meilleur et sans fin.

Dans le Premier Testament, le Psaume 16 de David et le second livre des Maccabées, nous parlent de ce désir de VOIR Dieu, alors que sur cette terre, Moïse lui-même n’a pu Le voir, mais seulement L’entendre et L’écouter. Pour le psalmiste, le juste est certain de voir Dieu, après le passage de la mort : « Moi et c’est justice, je verrai ta face : au réveil, je me rassasierai de ton image » et les frères de Judas Maccabée acceptent de mourir plutôt que de transgresser la loi ; l’un d’eux, s’adressant au roi Antiochos, proclame : « Tu nous arraches à cette vie présente, mais puisque nous mourons par fidélité à ses lois, le Roi du monde nous ressuscitera pour une VIE ÉTERNELLE. »

L’espoir de cette vision de Dieu et de cette VIE sans fin n’est donc pas sans condition, ceci se mérite en respectant scrupuleusement toute la Loi, toute la Loi, ce sont les justes et les cœurs purs qui verront Dieu, ce qui fait crier le psalmiste : « Seigneur, écoute la justice ! »

Jésus, dans l’évangile de Luc, répond aux Sadducéens : « Ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection des morts… ne peuvent plus mourir … ils sont fils de Dieu, puisqu’ils sont fils de la résurrection. »

Pour nous, dans la foi, c’est parce que nous croyons en Jésus, le Ressuscité, que nous pouvons, à sa suite, avoir confiance en l’existence d’une vie en Dieu après la mort, mais en ayant abandonné toutes les constructions imaginaires et fantasmagoriques élaborées au cours des siècles de chrétienté sur les modalités de cette vie après la mort. Cependant, il s’agit toujours d’un mystère insondable qui relève de la Foi et non pas d’une démonstration rationnelle avec preuves à l’appui.

Jean au chapitre 5, versets 24-25, nous transmet le message du Christ qui, dans la Foi, nous permet d’espérer dès ici-bas et aussi face à la mort, toujours inéluctable : « En vérité, en vérité je vous le dis, celui qui écoute ma parole et croit en Celui qui m’a envoyé a (c’est un présent !) la VIE ÉTERNELLE, il ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. En vérité, en vérité, je vous le dis, l’heure vient et maintenant, elle est là, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu et ceux qui l’auront entendue vivront. »

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