Dimanche 25 juin 2023 – 12e dimanche du temps ordinaire – Ex 19, 2-6a ; Ps 99,1-3.5 ; Mt 10, 26-33
Jésus n’y va pas par 4 chemins pour annoncer ce qu’il attend de ses disciples : qu’ils soient ses porte-paroles, et surtout ce qui les attend : l’adversité, la persécution, la mort très probablement.
La tension liée à cette mission monte du début à la fin du texte. Cette exhortation est rythmée par une succession des termes mis en opposition : caché/connu, ténèbres/lumière, au creux de l’oreille/proclamez-le, se déclarera pour moi/me reniera. Ces mots résonnent comme pour signifier qu’il n’y a pas de demi-mesure : on n’aime pas à demi, le Seigneur ne donne pas sa vie, un peu, beaucoup, mais jusqu’à la passion. C’est la loi du tout ou rien. Et c’est le tout que Jésus réclame !
Cependant, par-dessus cette menace de mort qui est bien là, plane cette phrase qui revient par 3 fois, surplombant tout ce qui est écrit : « Ne craignez-pas ! » Elle plane comme cet esprit au-dessus des eaux lors de la création (Genèse, 1), dominant déjà les ténèbres et précédant la venue de la lumière. Et Jésus ne se révèle-t-il pas comme la lumière et la vérité, celle qu’il faut proclamer ?
La seule force que le Seigneur propose, c’est celle de son amour, évoqué dans ces images toutes simples : « vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux » et pourtant chaque moineau est connu du Seigneur ; vous comptez plus que tout, « même les cheveux de votre tête sont tous comptés » ! Voilà ce qui mérite d’être dévoilé. L’anodin, ce qui est petit, a du prix aux yeux de Seigneur, alors combien plus, vous, qui avez été choisis !
Les injonctions qui concluent le texte de Mathieu peuvent nous mettre mal à l’aise. Elles donnent un goût de jugement dernier. Mais elles parlent sans aucun doute aux premières communautés chrétiennes qui connaissent la persécution. Elles renvoient aux accents tout autant tranchés du Deutéronome (30,10) :« Tu as le choix entre la vie et la mort, choisis la vie ! »
Le pape François, qui trouve si facilement les mots et les images du quotidien pour toucher les cœurs, les traduit ainsi : devenez les « joyeux messagers » de la parole de Jésus, dans sa superbe encyclique La joie de l’Évangile. Bien sûr il existe des lieux où se questionner : comment annoncer la bonne nouvelle de Jésus-Christ ? Par exemple au rassemblement « Kerygma » où le cardinal Jean-Marc Aveline interviendra, à la Conférence des baptisé.e.s, etc.
Mais avant tout le pape François nous le rappelle : « Ton cœur sais que la vie n’est pas la même sans Jésus. Alors ce que tu as découvert, ce qui t’aide à vivre et te donne une espérance, c’est cela que tu dois communiquer aux autres. »
Et maintenant, que nous dit notre cœur ?