Dimanche 1er décembre 2022 – 1er dimanche de l’Avent – Lc 21, 25-28.34-36
Surprenante proposition liturgique en ce 1er dimanche de l’avent, période qui nous prépare à la naissance de Jésus, nous projette déjà dans la perspective du retour du Christ, ressaisissant ainsi toute sa trajectoire.
Un ami, un bon brin provocateur m’a dit un jour : « Vivement la fin du monde ! » Il n’était pas suicidaire alors j’ai cherché en quoi sa foi l’autorisait à professer une telle énormité : certes si le royaume de Dieu qui nous attend tient ses promesses de justice, de paix, d’amour, oui en effet cette vie terrestre n’est plus enviable. St Paul n’est pas loin de cette affirmation quand il écrit : « Pour moi vivre c’est le Christ, mourir est un avantage. » (Ph 1, 21) Mais enfin, rien ne presse…
L’évangile de ce jour est tout autant provocateur. Sous une forme apocalyptique, l’annonce de la venue du fils de l’homme se fait dans une confusion digne de l’ultime chaos : des signes dans « le soleil, la lune et les étoiles, le fracas de la mer, les cieux ébranlés, les hommes qui meurent de peur ». Non pas des souffrances qui s’abattent sur eux mais de la façon dont ils les reçoivent. On comprend mieux alors cette injonction : « redressez-vous, relevez la tête ! » S’il nous parle de la fin du monde, c’est paradoxalement pour nous encourager !
Le retour du Christ est un thème récurrent des évangiles et de différentes lettres du Nouveau Testament. Mais pas très porteur aujourd’hui si on l’entend au pied de la lettre. Et bien vite les contemporains de l’Église naissante ont constaté que le Christ ne revenait pas, en tout cas pas charnellement.
Croire n’empêche pas la souffrance malgré ce qu’en supposent nos contemporains lorsqu’ils laissent en suspens cette phrase : « Vous avez de la chance de croire… » La chance que nous avons, c’est de savoir que le Christ se fait présent à nos cotés contre vents et marées, qu’il a vaincu la mort. Son retour est de tous les instants. La révélation, c’est qu’au-delà de tous les maux le Seigneur vient, revient, se fait proche indéfectiblement. Et la meilleure façon de le professer, c’est de redresser la tête. Nous ne choisissons pas la souffrance qui nous saisit mais il nous reste la liberté de vivre, malgré tout, et c’est le Christ qui peut nous donner cette force.
Alors même que nous démarrons notre marche vers Noël, c’est déjà à la force de la résurrection – « redressez-vous ! » – que nous sommes appelés. N’oublions pas que l’enfant que nous allons célébrer dans toutes les crèches de nos églises et de nos maisons, c’est déjà le Christ apparaissant dans sa puissance et dans sa gloire. Celui qui nous dit sans cesse : « ne vous laissez pas abattre par les souffrances, l’injustice, mais relevez la tête, tenez-vous debout. Ne vous laissez pas amoindrir par les biens matériels de ce monde, soyez sur vos gardes. »
Une invitation urgente à chercher en ce temps d’avent, où les évènements internationaux semblent résonner comme des prémices de fin des temps, comment témoigner concrètement de cette espérance.