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Dimanche 23 janvier 2022– 3e semaine du Temps – Ne 8,2-4a. 5-6.8-10 ; Ps 18(19) 8,9,10,15 ; 1 Co 12,12-30 ; Luc 1,1-4 ; 4,14-21

Luc, comme du reste les autres évangélistes, fait constamment référence de façon directe ou indirecte aux Écritures. Il se pose en « serviteur de la Parole », donnant à voir et à entendre la continuité puissante et indéfectible entre les livres de la Torah et des prophètes, et l’identité même de Jésus. Ainsi dès le premier chapitre de l’évangile de Luc, apparaissent de nombreuses références aux textes antérieurs à la naissance de Jésus.

Luc évoque d’abord la figure d’Élie.

Au verset 15, l’ange du Seigneur utilise le vocabulaire des psaumes et des textes prophétiques pour annoncer à Zacharie la naissance de son fils Jean (le baptiste) qui sera grand devant le Seigneur et rempli de l’Esprit de Dieu dès le sein de sa mère. Il ramènera beaucoup de fils d’Israël au seigneur leur Dieu, « marchera devant sous le regard de Dieu avec l’esprit et la puissance d’Élie pour ramener le cœur des pères vers leurs enfants et conduire les rebelles à penser comme les justes, afin de former pour le Seigneur un peuple ‘’préparé’’ ».

Au chapitre 4 que la liturgie nous donne à lire aujourd’hui, Luc cite Isaïe (61,1-2) dans un récit assez bouleversant. Dans la synagogue de Nazareth, on remet à Jésus le livre du prophète. Jésus semble ouvrir les rouleaux au hasard et pour tous ceux qui sont présents, il lit à voix haute ce passage d’Isaïe, écrit à la première personne et présentant la mission du messie :

« L’Esprit[1] du Seigneur Dieu est sur moi. Le Seigneur, en effet, a fait de moi un messie, il m’a envoyé porter, joyeux, message aux humiliés, panser ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs la libération, aux prisonniers l’éblouissement, proclamer l’année de la faveur du Seigneur. Jésus referme les rouleaux, s’assied et il leur dit "Aujourd’hui, cette écriture est accomplie pour vous qui l’entendez". »

Le texte écrit à la première personne permet à Jésus de s’approprier et d’actualiser la citation du prophète, il annonce ainsi indirectement qu’après son baptême par Jean, il est totalement investi de l’Esprit de Dieu, qui a fait de lui son messie pour une mission de consolation et de libération. Jésus, par cette phrase qui étonne son auditoire, dévoile ensemble son identité et sa mission, qui ne sont pas seulement celles d’un prophète.

Le texte d’Isaïe évoque la joie consubstantielle à la mission libératrice et consolatrice du messie. Le texte de Néhémie qui nous est proposé aujourd’hui se termine par « ce jour est consacré à notre Dieu, ne vous affligez pas : la joie du Seigneur est notre rempart », et le psaume 18 (19) nous rappelle que « la loi du Seigneur est parfaite et redonne vie », les deux sont ensemble au cœur du sabbat.

Paul, dans la première épitre aux Corinthiens, affirme que « nous tous, juifs ou païens, esclaves ou hommes libres » nous avons été baptisés dans le Christ. Alors, si ensemble « nous sommes le corps du Christ », chacun est appelé au ce même témoignage et à cette même mission de libération et de consolation… dans la joie !


Catherine Rabouan

[1] Trad de la TOB

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