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Combattre, avec Dieu, pour la justice

Bernard Contraires . 18 octobre 2025

Dimanche 19 octobre 2025 – 29e dimanche du temps ordinaire – Ex 17, 8-13 ; Lc 18, 1-8

Ce dimanche, dans la lecture du livre de l’Exode le peuple d’Israël est en danger d’être anéanti. Cela se passe il y a plus de trois mille ans. 
Dans une parabole de l’évangile de Luc, Jésus parle d’une veuve qui risque de se retrouver sans ressources. Cela se passe il y a deux mille ans. 
Et nous aujourd’hui, nous essayons de comprendre ce que la mise en perspective de ces deux histoires peut signifier pour notre foi. 
On peut faire une lecture simplement métaphorique : sens propre et sens figuré. Pour le sens figuré, « ne jamais baisser les bras » comme Moïse, soutenu au besoin par ses amis. Ou encore ne jamais se décourager comme la veuve assommante. 

Osons aussi le sens propre. Si Israël disparaît, la foi en un Dieu qui participe à l’histoire des humains mais que nul ne peut voir ni posséder disparaît aussi. De même, si la veuve n’est pas écoutée elle sombre dans la pauvreté, la mendicité, l’isolement social absolu. 
Jésus ramène toujours son entourage à la réalité immédiate et à ses urgences. S’il évoque la situation d’une veuve, c’est parce qu’il sait que dans sa société une femme, isolée du fait de la perte du conjoint, est en grand danger Peut-être pouvons-nous, sans certitude historique bien sûr, penser que sa mère Marie était veuve au moment de cette parabole. Ce qui serait un élément de préoccupation pour son fils. Mais de nos jours les choses ont-elles changé, quand les petits frères des pauvres nous alertent sur les conditions de véritable mort sociale de milliers de Françaises et Français isolés aujourd’hui ? Ils sont pourtant nos voisins. 

La question de notre foi est plus communément reliée aux croyances religieuses, aux convictions spirituelles, à la piété. Pour Jésus, elle semble plus souvent liée à la force de l’engagement de ne pas nous résoudre à un ordre injuste des choses. La maladie, la relégation sociale, les discriminations nous mettent toujours à l’épreuve. Pour le Christ, y consentir sans agir serait nous éloigner du Royaume « qui est parmi de nous. » C’est pourquoi aujourd’hui la question de notre foi de disciples de Jésus est carrément posée par lui-même : « Le Fils de l’homme, quand il reviendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? » 

La foi sur terre dont parle Jésus ne serait-elle pas notre capacité à nous manifester toujours dans le sens de la justice ? Fatiguer Dieu au besoin. On ne comprend pas Dieu ? Eh bien ! on se bat avec lui comme Jacob avec l’ange. Comme la veuve avec le juge pourri. Tout en n’oubliant pas que c’est l’esprit de Dieu en nous qui est la source et la force de la foi. Sa vigueur, son authenticité ne nous appartiennent pas. Mais nous pouvons l’aider à ne pas disparaître de l’histoire des humains. La sauver de tous ces « Amalécites » que nous devons tous affronter !

Crédit photo
https://www.publicdomainpictures.net : omar sahel
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