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Dimanche 13 novembre 2022 – 33e dimanche du temps ordinaire – Luc 21, 5-19

Jésus leur déclara : « Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit ». C’est la voie vers une révolution qui transforme le rapport au divin, puisque le temple, qui apparaissait comme le signe de la volonté de Dieu d'habiter l'humanité, va disparaître ! Et les disciples n’en croient pas leurs oreilles !
Ce texte s’inscrit dans une critique totale de leur représentation de Dieu : il ne s’agit plus d’un Dieu de religion qui exigerait d’être adoré et servi dans un temple sacré. C’est la préparation à l’approche d’un nouveau visage de Dieu, qui appelle dans la confiance à une reconnaissance nouvelle et révolutionnaire qui ferait vivre : « Je vous donnerai un langage et une sagesse… »
C’est l’orientation vers une expérience de Dieu. Et à la lumière de la résurrection, ce sera l’invitation, pour tous et en toute liberté, à entrer dans la dimension spirituelle de ce nouveau Temple de l'Esprit), dont Jésus est la pierre d’angle sur laquelle tout est bâti, et nous-mêmes appelés à en devenir les pierres vivantes (cf. 1 Corinthiens 6,19)
« Le nouveau Temple est Dieu qui vit au cœur de l’humanité dans cet espace spirituel structuré par des relations de charité, de rassemblement et de communion. Son cœur palpite là, au cœur de notre histoire humaine. Voilà la vraie religion “en esprit et en véritéˮ. » Bref, « l’Esprit imprime à l’homme son activité fondatrice », celle qui, aujourd’hui comme hier, met en permanence au monde le corps du Christ, écrit Joseph Moingt (rapporté par Jean-Pol Gallez).
Et c’est chaque jour, surtout quand nous sommes confrontés aux épreuves, ou quand nous nous laissons endormir par le quotidien et les habitudes, que tout est à reprendre avec "persévérance".
« Il y a des hauts et des bas, nous ne maîtrisons pas toujours ce mouvement de houle », écrivait Maurice Bellet. Mais ne sommes-nous pas toujours dans cette instabilité fondatrice et féconde du christianisme : accepter de « laisser l’Esprit de Dieu renouveler notre idée de Dieu, […] nous laisser travailler par la nouveauté toujours novatrice de l’Alliance de Dieu avec les hommes », comme le propose Joseph Moingt ?
Et dans cette phase synodale de l’interprétation et du discernement, pour proposer et construire après la phase consultative des questionnements, puissions-nous ensemble, avec persévérance et pertinence confronter nos questionnements aux appels de l’Évangile…

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