Dimanche 20 juillet juin 2025 – 16e dimanche du temps ordinaire – Gn 18, 1-10a ; Lc 10, 38-42
Les textes de ce jour nous invitent à réfléchir sur l’hospitalité.
Abraham, aux chênes de Mambré, accueille trois passants en qui il voit les envoyés de Dieu ; sa femme cuisine à sa demande et c’est à travers ce service que Dieu se révèle.
Luc, dans ce passage bien connu, raconte comment Jésus est l’hôte de Marthe et de sa sœur : « En ce temps-là, Jésus entra dans un village. Une femme nommée Marthe le reçut. »
On ne sait pas si c’est Jésus qui décide d’aller chez Marthe et Marie, ou si c’est Marthe qui demande à Jésus de venir. Mais on apprend dans l’Évangile de Jean que Jésus s’arrêtait régulièrement à Béthanie chez les deux sœurs (et leur frère Lazare), lorsqu’il montait à Jérusalem. Puis, l’Évangile nous dresse un tableau dans lequel nous nous retrouvons tellement bien : quand on reçoit amis, famille ou étrangers, il y a toujours un moment où les uns restent à converser tandis que d’autres s’affairent en cuisine. Là, c’est Marie qui « écoute la parole de Jésus » pendant que Marthe est « accaparée par les multiples occupations du service. »
Ce banal et tranquille tableau du quotidien bascule avec l’intervention de Marthe qui se plaint du manque d’aide apporté par sa sœur. Elle ne s’adresse d’ailleurs pas à Marie, mais à Jésus à qui elle demande d’intervenir : « Dis-lui donc de m’aider. » Et, comme bien souvent, la réponse de Jésus nous interroge, sa justice n’étant vraiment pas la nôtre. Il reproche à Marthe, non son action mais son « agitation pour bien des choses ». Marthe, « accaparée par les multiples occupations du service », et, du coup, trop rivée sur « le faire », n’en a-t-elle pas oublié le sens ? Marie avait besoin d’entendre la Parole de Jésus et elle se tenait entièrement dans cette écoute. Marthe recevait Jésus et l’important pour elle n’était-il pas d’y mettre tout son amour et toute son énergie ?
L’important pour nous, c’est de nous demander comment on réussit à rester le plus proche possible de la source de Vie, l’unique nécessaire. Pour certains, cela passe par l’action, pendant que d’autres auront besoin de silence, de prières et de louanges. Ces deux attitudes ne s’opposent pas à condition de garder le bon cap et que prière et action ne deviennent pas inactivité et agitation et qu’aucune comparaison ou jalousie ne nous agite et ne nous trouble.
Pour conclure, voici quelques versets d’un poème de Marion Muller-Colard (Éclats d’Évangile) » :
« Je tiens dans mon tablier les babioles de ma vie,
et je dépends de toi pour m’en dire la valeur,
pour discerner dans mon fatras tout ce qui a du prix.
Tu es Seigneur l’orpailleur de ma vie.
Je veux passer mes heures au tamis de ton regard,
qu’il ne reste à la fin que ton éternité. »