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Quelneuc

À la CCBF, nous le savons bien : il y a urgence à nous former à l’animation de célébrations pastorales, surtout dans nos campagnes. Voilà pourquoi la Conférence vous propose, depuis déjà 4 ans, de retourner à l’école, « l’école de la prédication » !

Le témoignage que voici de Christiane de Talhouët, membre depuis ses débuts de la CCBF, ne peut que nous conforter dans cette démarche.

On parle beaucoup dans la presse de « désert médical » à propos du monde rural. Mais il s’accompagne aussi d’une sorte de « désert spirituel » ! Déléguer, former des relais, tout un travail de base est à mettre en place.

Chers amis,

Dimanche dernier, à l’heure de la messe dans notre petit village de Quelneuc, Gérard T... , le chauffeur provisoire du curé africain qui remplace pour un mois notre vieux curé habituel, arrive de Carentoir très désemparé. Il est passé au presbytère chercher ce prêtre : personne. Le presbytère est vide de haut en bas.

Brouhaha dans l’église ; échanges entre paroissiens ! Après un ultime essai téléphonique, notre petite équipe liturgique très organisée et responsable prend l’initiative de proposer à l’assemblée une lecture des textes, des chants…

Nos « tradis » avec bébés, grands-parents et petits servants de messe s’éclipsent !

Alors se déroule une cérémonie très chaleureuse. La lecture de l’évangile est faite tout naturellement par la religieuse de notre équipe. On dit les intentions de prière, et je suggère que l’on prie aussi pour ce prêtre africain qui a disparu : il y a de quoi s’inquiéter !

Notre équipe a l’habitude de célébrer ce genre de cérémonie dans les maisons de personnes âgées. Pierre, « notre sacristain », prévient que nous avons des hosties consacrées, et que nous pouvons communier. On communie donc, on chante, on échange. C’est très intense et priant.

Nous avons improvisé ainsi notre première cérémonie « en l’absence de prêtre » avec sérénité… et avons pris conscience de la qualité de notre communauté.

Mais Gérard T… et son épouse sont troublés. Ils courent ailleurs « attraper » une autre messe ! Ils n’osent pas m’avouer leur inquiétude…

Nous avons eu des nouvelles de ce jeune prêtre africain, un jeune et beau garçon en formation en Suisse : au bout de 24 heures, il a réapparu dans un état de grande détresse et a été aussitôt hospitalisé. Sa disparition avait été signalée à la gendarmerie. 

Doit-on faire venir de si loin des prêtres africains en danger de vraie solitude, et ne devons-nous pas devenir plutôt des communautés adultes et responsables ?

Là est la question d’avenir ! 
 

Christiane de Talhouët

PS : Je suis repassée ce matin devant l’église ; une affiche nous prévenait qu’il n’y aurait pas de messe dimanche prochain à Quelneuc !
Comme vous le voyez, tout est rentré, d’une certaine façon, dans l’ordre !