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L'Hermenault Vendée

Un projet pour notre paroisse de St Martin en Plaine : faire vivre des communautés chrétiennes vivantes et missionnaires.

a Le document diocésain sur les communautés chrétiennes de proximité disait : « À l’intérieur des paroisses, il y a place pour des communautés locales où les chrétiens se connaissent, se reconnaissent, s’entraident, sont présents et attentifs à la vie locale. »

En regardant ce qui se vivait, en écoutant les chrétiens lors de rencontres organisées en 2010-2011 et 2011-2012, il nous est apparu qu'il y avait dans les communautés humaines des chrétiens capables de s'organiser pour une vie communautaire et pour faire vivre des communautés chrétiennes.

Même si elles sont petites, ces communautés peuvent témoigner de l'esprit évangélique et développer une solidarité ouverte à tous.

Un projet pastoral a été écrit et adopté par le conseil de paroisse et remis aux chrétiens au cours de la fête de la paroisse le 29/09/2012. Ce projet comporte plusieurs axes :

  • Tisser des liens pour que ces communautés soient des espaces de rencontre fraternelle ;

  • Puiser à la source de la Parole de Dieu ;

  • Célébrer Celui qui a donné sa vie pour nous et pour la multitude ;

  • organiser ces communautés pour que tous les chrétiens prennent leur place.

 

Célébrer le dimanche Celui qui a donné sa vie pour nous et pour la multitude.

Plusieurs constats ont été faits lors des rencontres organisées :

- dans certaines communautés, quand il n'y a pas d'eucharistie célébrée dans l'église locale, les chrétiens se dispersent et vont vivre l'eucharistie sur d'autres paroisses... Cela ne favorise pas la vie de la communauté chrétienne locale ;

- bien des personnes ne viennent participer à l'eucharistie que lorsqu'elle est célébrée dans l'église de leur commune. C'est particulièrement vrai pour les personnes âgées... qui n'ont pas de moyens de locomotion ou qui n'osent pas demander à être transportées ;

- il faut aussi tenir compte de la réalité humaine de notre paroisse : elle est faite de 12 communes et 13 églises, avec des distances d'une église à l'autre qui vont jusqu'à 20 kms... Depuis un certain nombre d'années, il y a trois célébrations eucharistiques le week-end : une le samedi soir et deux le dimanche matin. Actuellement, il y a un seul prêtre ;

- Il est facile aussi de constater que moins on se rassemble, moins on a envie de se rassembler.

Nous croyons que le rassemblement dominical est vital pour que nos communautés puissent vivre.

Depuis septembre 2012, une réflexion a été entamée au sein du conseil de paroisse sur les célébrations dominicales. Pour enrichir cette réflexion :

  • Une rencontre ouverte à tous les paroissiens – il y avait une quarantaine de personnes – a eu lieu le mardi 16 octobre avec le Père Hubert Barbier, évêque émérite de Bourges. Il a participé à la rédaction du document sur « Les rassemblements dominicaux – pistes pour un discernement » publié par le secrétariat général de la conférence des évêques de France. Il nous a aidés à redonner sens au rassemblement ;

  • Lors d’une réunion du conseil de paroisse, des chrétiens de la paroisse St Martin des Monts sont venus avec leur curé partager leur expérience sur les célébrations de la Parole.

Voici les convictions théologiques et ecclésiologiques qui sont apparues tout au long de notre réflexion :

  • Le dimanche, c’est « le Jour du Seigneur ». L’Église célèbre ce jour-là le mystère pascal : la mort et la résurrection de Jésus. Le Concile Vatican II a rappelé la tradition inhérente à la foi chrétienne : « L’Église célèbre le mystère pascal, en vertu d’une tradition apostolique qui remonte au jour même de la Résurrection du Christ, chaque 8e jour qui est nommé à bon droit ‘le Jour du Seigneur’ ou dimanche. » (Constitution sur la Sainte Liturgie n° 106)

Ce jour-là, nous rendons grâce à Dieu notre Père pour le Christ né dans la chair, mort pour nous, ressuscité, élevé dans la gloire du Père et qui reviendra.

L’eucharistie est le sacrement qui donne toute sa dimension à ce mémorial. Il est donc vital qu’elle soit célébrée chaque dimanche sur notre paroisse.

  • Une communauté sera vivante et missionnaire si elle se rassemble régulièrement pour prier ensemble, écouter la Parole de Dieu, faire mémoire du Christ mort et ressuscité. On n’est pas chrétien tout seul. La foi s’enrichit lorsqu’elle est partagée, célébrée avec d’autres chrétiens. Comment pourrions-nous nous dire frères et sœurs du Christ si nous ne tissons pas des liens humains entre nous en nous rassemblant ? Des chrétiens de Carthage disaient : « Nous ne pouvons pas vivre comme communauté chrétienne sans vivre le Jour du Seigneur. » Dans le rassemblement dominical, la fraternité que nous voulons vivre tous les jours, y trouve sa source et elle en est fortifiée.

  • Se rassembler, c’est donner vie au Corps du Christ. Baptisés, nous sommes le Corps du Christ. Nous devons prendre conscience que chacun de nous, nous sommes membres vivants de ce Corps. Notre présence ou notre absence n’est pas sans conséquence sur la vitalité de ce Corps. « Vous donc évêques, dans vos lieux de réunion, dans les saintes églises, réunissez le peuple avec le plus grand soin… Quand tu enseignes, ordonne et persuade au peuple d’être fidèle à se réunir dans l’église, qu’il n’y manque pas, mais soit fidèle à se rassembler afin que personne ne diminue l’Église en n’y allant pas, et ne diminue d’un membre le Corps du Christ… » S'adressant aux chrétiens, l'auteur écrit : « Puisque vous êtes donc les membres du Christ, ne vous perdez pas vous-mêmes hors de l’Église, en ne vous y rassemblant pas… Ne privez pas notre Seigneur de ses membres… Ne mettez pas vos affaires temporelles au-dessus de la Parole de Dieu, mais abandonnez tout au jour du Seigneur et courez avec diligence à vos églises… » (Didascalie vers 250)

  • Le rassemblement dominical rend visible l’Église qui est au cœur de la cité… « Quand vous êtes deux ou trois rassemblés en mon nom, je suis au milieu de vous. » La visibilité passe par cette rencontre dominicale. Ce n’est pas le nombre de personnes rassemblées qui compte en priorité, mais le fait que des chrétiens se retrouvent pour marquer le dimanche.

  • « On ne naît pas chrétien, on le devient ! » Pour nourrir notre foi, nous avons besoin de nous rassembler. Se retrouver pour écouter la Parole de Dieu, vivre le Mystère pascal, c’est s’entraider et vivre en communion les uns avec les autres… C’est partager les joies et les peines des uns et des autres. C’est faire mémoire des événements qui se passent dans la communauté humaine, dans l’Église, dans la paroisse.

  • Pour comprendre l’importance du rassemblement dominical, il nous faut passer de l’obligation d’aller à la messe, d’une démarche individuelle à cette conscience d’« aller à l’Assemblée ». Les premières communautés chrétiennes employaient l’expression « aller à l’ecclésia ». Cela ne voulait pas dire se rendre à l’église bâtiment, mais rejoindre les chrétiens rassemblés. Chaque dimanche, je suis invité à aller rencontrer mes frères et sœurs chrétiens, car nous répondons à une convocation qui nous vient du Christ lui-même : « Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. » Il nous faut dépasser le simple aspect subjectif : « J’y vais parce que j’en ai envie aujourd’hui » à la conscience d’être convoquer à l’Assemblée.

  • Écouter la Parole c’est rendre le Christ présent au milieu de nous… « La présence du Christ dans sa Parole est encore trop ignorée chez les catholiques, peut-être en partie parce que la force de l’affirmation de la présence du Seigneur dans l’eucharistie empêche d’entrevoir le mode propre de sa présence. » (P. Prêtot, Cahiers Évangile n° 117) Des chrétiens qui se rassemblent autour de la Parole de Dieu pour l’écouter, la méditer, accueillent le Christ présent au milieu d’eux et en eux.

  • « Au cours des siècles passés, les chrétiens allaient du rassemblement existant à la dispersion, c'est-à-dire au témoignage dans la vie. Aujourd'hui, la situation est inversée : nous allons de la dispersion au rassemblement. Cette inversion rend plus impérieux le devoir, pour l’Église, de se rassembler. » (Documents épiscopat).Cette dispersion se vit chaque jour pour aller au travail. En se rassemblant le dimanche, les chrétiens participent à la vitalité et à l'unité de la communauté humaine locale.

  • Se rassembler, c’est aussi habiter ce lieu de culte qui est placé au cœur de la cité. Bien sûr, il est souhaitable que ce lieu ne soit pas habité que le dimanche ou pour la célébration de mariages ou des funérailles. Nous aurons à prendre des initiatives pour faire des propositions de temps de prière.

Des points de vigilance :

  • pour conduire et animer ces célébrations, nous devons assurer la formation de personnes. Le service diocésain de pastorale liturgique et sacramentel offre des formations. Plusieurs membres de la paroisse y ont déjà participé ;

  • Vivre des célébrations de la Parole doit nous faire réfléchir à la manière d'habiter l'église pour bien signifier que c'est La Parole de Dieu qui nous rassemble ;

  • La célébration de la Parole n'est pas une célébration au rabais. Il ne faut pas parler de « célébration sans eucharistie ». Elle demandera une préparation particulière avec un déroulement propre ;

  • Chaque célébration vécue sur la paroisse sera reliée aux autres dans un même esprit de communion ;

  • Nous aurons à veiller à la participation des enfants et des jeunes ;

  • Ce n'est pas le nombre de participants qui doit être déterminant pour l'existence ou non d'une célébration

Quelles propositions faire ?

  • chaque dimanche, l'eucharistie sera célébrée dans une des églises qui l'ont actuellement le dimanche, car ce sont les églises qui ont une plus grande capacité d'accueil ;

  • Chaque samedi, l'eucharistie sera célébrée dans l'une ou l'autre église ;

  • Et il pourrait y avoir plusieurs célébrations de la Parole le dimanche...

  • Le jour de certaines fêtes : la Toussaint, la nuit de Noël, les Rameaux, Pâques, nous verrons s'il est possible de proposer l'eucharistie dans deux églises. Ce dispositif pourrait être mis en place à partir de septembre 2014. Mais nous pourrions déjà commencer à vivre des célébrations de la Parole quand le prêtre ne pourra assurer les deux célébrations eucharistiques le dimanche.

Des questions qui restent :

  • faut-il donner la communion dans les célébrations de la Parole ?

  • Les intentions de messes... les messes du souvenir... Peut-on les lier aux célébrations de la Parole ?

Conclusion : Bien informer les chrétiens de la paroisse.

Alphonse Limousin, Curé et le Conseil de Paroisse

 

Auteur

Alphonse LIMOUSIN