Enfin propos en débat :
A lire ces chapitres sur Abraham, il nous est apparu que l’homme n’a pas plus besoin de Dieu que les éléphants, les oursins ou les fourmis. En revanche c’est Dieu qui a besoin des hommes les appelle et les remet sur le chemin de la Vie (Bénédictions ?)
Pour développer cette hypothèse nous évoquons l’idée que :
Dans la longue suite de l’évolution créatrice qui du protozoaire aboutit dans son terme actuel, seul de tous les vivants, l’homme se présente comme un animal capable de faire l’expérience du bien /mal et en discerner la différence. Seul encore cet animal est capable d’un retour sur soi ( LEIKH-LEIKHA ou aussi « qu’as-tu fait ? ). Seul enfin cet animal est capable de prendre la Parole et s’y engager.
Il parait vraisemblable que Yavhé fasse signe à l’homme, le sollicite pour être témoin de ses œuvres dans ce monde (§ les Psaumes 19, 145, 148 ou le cantique des créatures avec St François), pour être également le coopérateur ( cela rejoint-il le thème des Bénédictions ? ) et en tout cas pour rendre grâces de la Vie qui tient le vivant ( le Père), du sens que peut faire advenir l’espérance (§ les promesses offertes à Abraham), de l’amour que l’expérience de l’autre (vis-à-vis) appelle en retour.
S’il est vrai que Yavhé appelle l’homme (élection) encore faut-il que l’homme rende réponse (Abraham lève des autels ici et là et prononce le nom de Yavhé : Gn 12.7,9 ) et tienne sa Parole (versus la peur puis la convoitise) bref soit responsable de ses comportements (mensonge versus générosité).
Et puisque Dieu a besoin de l’homme/femme pour l’aider (cf . Hillesum) la responsabilité de l’élection (peuple, communauté, personne) est redoutable
Robert, pour l'équipe de Bergerac
Créé par : Christine TASSET
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Une belle réflexion sur le…
Une belle réflexion sur le fait que nous n’avons plus besoin ( ?) de Dieu, mais que Dieu, lui, a besoin de nous...
En tout cas, Dieu a toujours été en quête de l’homme : s’il est amour et don sans limite, sortie de soi vers l’autre (-c’est la définition du Dieu trinitaire), nous devons penser que Dieu ne cesse de se donner à nous. Les théologiens récents ont parlé, à la suite de Karl Rahner, de l’auto-communication de Dieu. Dieu qui ne cesse de se donner à nous pour que nous partagions sa vie.
Nous avons parfois le sentiment, et c’est la magnifique découverte qu’Etty Hillesum a fait dans les moments atroces de l’histoire où Dieu semble avoir été anéanti et avoir disparu, écrasé par la cruauté humaine, que Dieu a besoin de nous.
D’autres iront plus loin et diront que nous avons « inventé Dieu ». J’aime mieux reprendre ce mot d’invention sur le mode biblique de la « découverte » (en latin invenio = découvrir, inventer). Car si les humains ont pu dire « Dieu », et se mettre à écrire les mots de la création, les mots de la Bible (comme d’autres grands récits religieux), n’est-ce pas qu’un amour plus grand toujours les a précédés, et qu’ils l’ont peu à peu découvert, un peu, très peu, mais tout de même, jusqu’à le reconnaître dans Jésus le Christ… ?
Le débat est ouvert, la recherche aussi : nous sommes des chercheurs de Dieu (et certainement nous cherche-t-il aussi), continuons ensemble l’aventure !