Loi dans l’amour

Dimanche 6 octobre 2024 – 27e dimanche du temps ordinaire – Mc 10, 2-16

Après une discussion avec des pharisiens sur la Loi, une fois au calme Jésus invite les disciples à quitter une manière figée de voir, à se laisser déplacer par ce qu’ils vivent avec Lui. Ils n’ont pas besoin de se placer dans ou hors la loi respectée par les pharisiens à la lettre ! Jésus les invite à s’ouvrir à Lui et à sa Parole, mais ils ont encore du mal à saisir !

Nous, baptisés, en toute chose demandons-nous : qu’en est-il de notre volonté d’aimer pour participer au Royaume de Dieu en vivant, dans le concret de notre vie, l’amour pour Dieu et l’amour pour nos frères et nos sœurs ?

L’homme s’attachera à sa femme (v.8) : comment ? Pas avec des menottes mais avec le souci de nourrir chaque jour la relation avec le conjoint. Jésus place l’homme et la femme sur un pied d’égalité en utilisant les mêmes formules (v 11-12), ils seront responsables de ce qu’ils vivent dans l’amour conjugal. Nourrir la relation est un programme exigeant, porteur de fidélité dans l’engagement pris et assumé en toute liberté.

Mais le Christ nous appelle à retrouver cette ouverture que l’enfant manifeste, lui qui ne juge pas à partir de principes mais le plus souvent à partir de son affect. Cependant, méfions-nous d’un regard trop sensible ! Il ne s’agit pas d’une invitation à un retour nostalgique à l’enfance mais de voir autrement : Jésus assume son annonce de ne pas vouloir abolir la loi énoncée dans le premier testament mais l’accomplir (Mt 5, 17). Il nous invite à nous ouvrir à une exigence de liberté et de responsabilité dans la charité, comme l’annonçait le prophète Jérémie : « Je mettrai ma Loi au fond de leur être et je l’écrirai sur leur cœur… » (Je 31,33) 

Oui, nous avons à redevenir aussi simples que cet enfant ouvert sur ce qui surgit mais pas n’importe comment. La liberté n’est pas dénuée de contraintes qui respectent chaque personne. Jésus a fait une mise en garde, trop oubliée, y compris de nos jours, sur notre manière d’être : « Quiconque entraîne la chute d’un seul de ces petits qui croient, il vaut mieux pour lui qu’on lui attache au cou une grosse meule et qu’on le jette à la mer. » (Mc 9, 42)

Le Christ ne fixe pas de nouveaux commandements mais nous donne la direction à suivre. Nous sommes libres mais l’exigence est grande. Si c’est notre liberté et notre cœur qui nous guident, alors nous serons semblables à des enfants. Et c’est l’amour porté à Dieu, à soi-même, à nos frères et sœurs qui nous aidera à discerner comment avancer vers le Royaume !

« La Loi du Christ marque le cœur, mais ne le remplace pas. Au contraire elle l’éveille à sa véritable mission : nous conduire jusqu’à Dieu. » 

Adrien Candiart, Sur la montagne, Le Cerf, 2023, p.77