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Auteur
Hubert CORNUDET

Dimanche 26 janvier 2020 – 3e dimanche du temps ordinaire – Is 8, 23b-9,3 ; 1 Cor 1, 10-13.17 ; Mt 4, 12-23

Au milieu de la nuit de Noël retentissait ce passage terrifiant d’Isaïe que nous entendons de nouveau aujourd’hui. Pourquoi ce choix bien curieux des savants liturges ? Vous allez le savoir dans un instant…

Nous sommes en Galilée et non à Jérusalem. L’évangéliste Matthieu est celui qui insistera sur cet aspect de Galiléen qui va coller aux basques de ce nouveau prophète. L’évangile dit expressément aujourd’hui qu’il vient habiter la Galilée. Ce n’est ni Paris ou la Provence ! C’est dans cette zone géographique bizarre qu’il va pratiquer l’appel de ses premiers disciples.

Il semble, chez Marc et Mathieu, que l’arrestation de Jean-Baptiste soit un événement suffisamment important pour qu’il soit suivi par l’appel des premiers apôtres.

À Corinthe les premiers chrétiens semblent s’écharper et même s’engueuler en fonction de celui qui prêche. Imaginez la scène si à la sortie de cette messe dominicale le ton montait entre vous au sujet des propos tenus par le prédicateur du dimanche dans cette église ! J’en souris intérieurement et j’en rêve presque ! Relisez la lettre de Paul, c’est bien ce qu’elle décrit réellement.

La bonne nouvelle, c’est la présence de Jésus dans le pays de Nephtali et de Zabulon en Galilée. Si vous reliez ce passage à celui de la première lecture dans le livre d’Isaïe, c’est la conviction que la Bonne Nouvelle a quelque chose à voir avec ce qu’il y a de plus paumé. Zabulon et Nephtali représentent des bleds paumés et ils sont les symboles de bien autre chose ! C’est la conviction que Dieu rejoint l’humanité dans ses lieux les plus lointains. La présence de Jésus en Galilée, à Capharnaüm, est une illustration pour Matthieu de l’espérance messianique.

Pour nous aujourd’hui, comment Dieu nous rejoint-il dans nos histoires et dans l’Histoire avec un grand H ? Quelle est donc l’évolution entre la vision d’un Isaïe et la présentation de Matthieu ?

C’est celle qui existe entre un futur lointain – alors que les Hébreux subissent le joug des Assyriens, un futur qu’ils osent rêver au nom de leur foi – et le présent de Jésus qui appelle les premiers disciples et qui opère des guérisons.

L’auteur de l’évangile a donc la conviction qu’il y a un rapport effectif entre le règne dernier, celui d’un futur hypothétique et lointain, tel qu’on le présentait traditionnellement, et l’action de ce Jésus au présent.

L’agir de Jésus se signifie dans une pluralité d’actions. Son attitude est différente avec la Cananéenne ou les scribes. C’est donc qu’on ne peut parler de providence divine sans tenir compte du contexte et de l’instant. « Cherchez d’abord le royaume…. Surcroît. » Cette pluralité implique que les situations humaines déterminent, pour une part, l’action de Dieu et que l’homme depuis le jardin de la Genèse peut faire échec au plan de Dieu.

C’est principalement cela que je vous propose de retenir.

Dieu agit singulièrement, non pas de façon univoque, mais en fonction de chacun d’entre nous et toujours avec miséricorde. Voilà une bonne nouvelle ; nous ne sommes pas des numéros ! Aujourd’hui : Simon, André, Jacques, Jean ont été appelés. Qui demain ?
 

Hubert Cornudet