Vous vous demandez ce que font les enfants au caté ? Et qui décide des documents caté ? Est-ce que cela a évolué depuis le temps ancien où vous étiez vous-même au caté ? Mystère et boule de gomme. Ce qui se passe au caté est rarement raconté…
Et pourtant on aimerait bien le savoir. Parce ce qu’on implante dans la tête de nos enfants chéris n’est pas anodin. C’est la génération future qu’on prépare. Et cette génération, quelle est son Eglise ?
La première bonne nouvelle, c’est qu’en France, on est à la pointe du caté ! Mais oui ! La preuve en est ce document incroyablement novateur qu’est le TNOC1. Signé par les évêques de France, paru en 2005, le Texte National pour l’Orientation de la Catéchèse ne fait pas que porter un drôle de nom, il prend acte des changements survenus dans la société et propose une nouvelle pédagogie : la catéchèse comme un chemin d’initiation. Cette pédagogie est inspirée de celle suivie au catéchuménat. Le TNOC s’inscrit en parallèle avec le Catéchisme de l’Eglise Catholique, comme une force de proposition des évêques de France.
A la suite du TNOC, la plupart des documents de catéchèse ont été complètement repensés. Chaque évêque décide, dans le cadre de ses choix pastoraux, des documents qu’il promulgue. Dans chaque évêché, cela est donc différent et nos enfants ont donc, en fonction des lieux, des documents de catéchèse différents. Ils ont, pour la plupart une caractéristique commune : ils suivent les propositions du TNOC. Mais pas tous, dommage… Pour vérifier sur quoi se base un document, il suffit de lire les premières pages du manuel animateur.
Alors on fait un petit tour sur le chemin des enfants ?
Pour répondre à un monde toujours en mouvement, le caté selon le TNOC, s’organise autour de modules. Dans chacun, il y a l’essentiel de la foi chrétienne. Un module dure environ six semaines, disons entre deux vacances. L’idée, c’est que même si les enfants restent peu de temps au caté, ils auront fait cette rencontre avec le Christ, mort et ressuscité, qui vient nous sauver. Ceci pour répondre à la forte mobilité d’enfants aux horaires surchargés.
Ces modules inspirés du TNOC répondent à plusieurs piliers :
Le caté s’inscrit dans une communauté missionnaire. C’est elle qui met l’enfant en rapport avec le Christ et son message d’amour.
Le mystère de Pâques est au cœur du chemin.
La pédagogie est celle de l’initiation. Elle respecte la liberté de l’enfant. Elle est un chemin avec des étapes qui donne envie d’aller plus loin. Le catéchiste aussi se met en route. Il n’est plus celui qui sait mais un aîné dans la foi appelé à vivre cette expérience de foi, lui-aussi.
Les modules prennent leur source dans l’Ecriture. Mais le caté n’est plus seulement une transmission de connaissance entre le catéchiste et l’enfant. Il est d’abord une formidable expérience : celle de la rencontre avec le Christ. Cette rencontre se vit dans la prière, la liturgie et le don des sacrements. L’enfant découvre la Tradition vivante, l’écho des anciennes communautés chrétiennes, les saints et témoins, l’Eglise d’aujourd’hui.
Peu à peu, au fil du chemin, l’enfant se rend compte qu’il est aimé de Dieu mais ce n’est que le début de son parcours avec lui. A l’image du catéchuménat, l’enfant comprend que Dieu l’accompagnera toute sa vie. Il apprend à relire sa vie, à faire des choix.
Enfin les documents de caté doivent respecter la diversité culturelle de l’enfant, son rythme, son identité.
Le TNOC propose de vivre un chemin d’initiation à tous les âges de la vie, à toutes les étapes. Il invite la communauté à revivre sa foi au milieu des enfants. Ce chemin d’initiation s’adapte souplement à toutes les situations, pour mettre en avant la mission d’évangélisation de l’Eglise, en suivant tout simplement le Christ.
Et ça marche ! Les enfants amènent leurs copains au caté, leurs parents à la messe. Le caté saute les générations, se glisse entre les activités… On remet même le patronage en avant.
Alors évidemment, il y a des critiques : les documents de caté se sont éloignés de la transmission pure des fondamentaux de la foi. On n’est plus dans une histoire de l’Eglise linéaire et chronologique. Les modules sont également trop éloignés de l’année liturgique. Ce qui explique que d’autres documents, tout en se recommandant du bout des lèvres du TNOC, remettent en avant « les cours » de caté. Et on revient à un modèle de transmission où le catéchiste est celui qui sait et les enfants écoutent.
Mais le TNOC reste d’actualité. Il est toujours le document de référence des éditeurs en matière de catéchèse. On parle pourtant de le repenser, de le revoir. En attendant, pour les enfants qui ont la chance de vivre avec des documents inspirés du TNOC, on est dans la rencontre. Cela suppose un certain lâcher-prise pour les catéchistes. On ne sait pas ce que les enfants retiennent. Une certaine empreinte peut-être ? Quelqu’un qui reviendra frapper à leur porte de manière mystérieuse des années plus tard ? Une Eglise qui affirme haut et fort que le caté ce n’est pas ni un savoir, ni une morale, mais une extraordinaire rencontre.
1 Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France et principes d’organisations Diffusion CERF