Dans quelques jours nous devrons exercer nos responsabilités de citoyens : nous élirons nos représentants à l'Assemblée Nationale. Comme chrétiens nous ne pouvons souscrire à des choix politiques qui font de la haine de l’autre différent les fondements de leurs programmes d'actions.
Quand l'antisémitisme d'un côté et le rejet de l'étranger de l'autre se concurrencent et se complètent pour expliquer et conjurer nos difficultés et parfois nos malheurs, la référence à l'évangile est et doit rester notre boussole sur le chemin de la raison et de l'humanité la plus élémentaire.
S'il est légitime d'afficher nos différences sur les moyens de promouvoir notre identité nationale et sur les modalités d'organisation de notre vie commune, nous ne pouvons le faire qu'en respectant les valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité qui sont constitutives de notre identité nationale. La reconnaissance de ces valeurs fondamentales est un préalable aux programmes politiques, quels qu’ils soient, concrétisant les termes de notre contrat social.
Quand l’essentiel est en jeu, nous chrétiens, nous souvenant de la déclaration œcuménique de Barmen[1] qui dénonçait les dérives de la politique allemande en 1934, notre devoir comme citoyens et chrétiens est de rappeler qu'aucun projet fondé sur la haine de l'autre, ne pourra jamais être le nôtre.
Conférence des baptisé-e-s (CCBF)
[1] Karl Barth, Dietrich Bonhoeffer, Rudolf Bultmann, théologiens.