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Auteur
Sylvie TAMARELLE

Dimanche 30 mai 2021 – Fête de la Sainte Trinité – Mt 28,16-20

Il y a des missions qui peuvent sembler impossibles. Dans le récit de ce dimanche qui clôt l’évangile de Mathieu, Jésus ressuscité a accompli sa mission et c’est au tour des disciples et à nous donc de prendre notre part.

Mathieu n’est pas très prolixe sur les apparitions de Jésus après sa mort : l’histoire semble tourner court. Il se montre aux femmes de retour du tombeau vide pour donner rendez-vous aux disciples en Galilée. Là, il apparait hors sol ou plutôt hors Temple sur une montagne informelle car désormais le lieu de la rencontre avec Dieu sera « en esprit et en vérité ». C’est comme si l’évangéliste s’en tenait à l’urgence : l’envoi en mission ! Retour à la case départ en Galilée pour ceux qui doutent, nouveau départ pour relire ce qu’ils ont vécu avec Jésus pendant ces 3 années d’itinérance pour les autres.

Les thrillers télévisuels ou littéraires regorgent de défis impossibles mais celui que le Christ lance n’est pas du même genre : « Enseignez-leur mes commandements » et ces commandements ne sont pas de l’ordre de la destruction mais de l’amour. Nous le savons, les disciples vont répondre à cet envoi. Pourtant on ne peut pas forcer à aimer, tout au plus donner envie par l’exemple. Mais Jésus pour convaincre a mis tout le poids de sa crucifixion : Y a –t-il plus grande preuve d’amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ? Terreau de l’envoi en mission : parce que je me sais aimé, je suis capable à mon tour de m’ouvrir à l’amour.

 

Lors d’un partage d’évangile sur Marie Madeleine au tombeau qui reconnaît Jésus quand celui-ci l’appelle par son prénom, nous avons échangé sur des expériences singulières où le fait d’avoir été appelé par son prénom avec tendresse ou bienveillance avait bousculé nos vies. Être reconnu, accueilli, entendu, consolé juste à l’évocation de son prénom est une expérience qui peut relever. Imaginons que Jésus lui-même murmure notre prénom ; notre cœur ne serait-il pas bousculé ?

Et si nous prenions le temps de prononcer juste le nom de « Jésus », pour prendre conscience de ce qu’il est pour nous, de la chance que nous avons de le connaitre… La force et la beauté de la mission : « baptiser au nom de Jésus ! » n’en seraient-elles pas décuplées ?

C’est alors offrir à notre interlocuteur une rampe d’accès qui unit le ciel et la terre, lui présenter un ami qui ne déçoit jamais, lui ouvrir les portes d’un espace où le pardon redonne à chacun sa chance, où la justice est là pour protéger les plus faibles, le faire entrer dans une ronde trinitaire d’amour. Comment oserions-nous garder cela pour nous ?

 

En ces temps d’appels où résonnent en écho le nom du Père, du Fils et de l’Esprit et les prénoms des catéchumènes, des confirmands, de nouveaux responsables laïcs ou clercs qui s’engagent et de tous les baptisés : réjouissons-nous ! La mission du Seigneur n’est pas impossible car il l’a promis : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »


Sylvie Tamarelle