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HD = L’homme qui venait de Dieu (1993) ; Dh = Dieu qui vient à l’homme (2002, 2005 et 2007) ; CDV = Croire au Dieu qui vient (2014 et 2016) ; ESE = L’Évangile sauvera l’Église (2013) ; CQM : Croire quand même (2010) ;

Introduction

Joseph Moingt est-il « le théologien » de la Conférence ? La question exige de croiser les orientations respectives de la pensée de Moingt avec celles de la Conférence. Cela demande un travail théologique un peu approfondi même si de sérieuses affinités semblent assez claires : souci de la place des laïcs, du sensus fidei, appel à garder le lien avec l’autorité, caractère inachevé de Vatican II… À cet égard, je ne manquerai pas de relever les « atomes crochus » que j’ai repérés entre les conclusions du think tank Ecclesia nova et la pensée de Moingt.

Mais je souhaite avant tout vous proposer un parcours à travers la pensée de Moingt afin d’en reprendre les grands mouvements. C’est ainsi que les propos les plus interpellant de l’auteur – qu’il s’agisse du dogme ou de l’Église – ne se comprennent qu’à la lumière de sa définition du christianisme. Ce sera le fil rouge de mon exposé, que je résume comme suit : le christianisme révèle une nouvelle idée de Dieu à laquelle la tradition de l’Église se doit d’être fidèle. Pas d’ecclésiologie sans théologie fondamentale ! Pas de vision de l’Église – de sa mission et de ses structures – sans mise au point sur les concepts spécifiquement chrétiens de « tradition » ou de « révélation ». Dit encore plus simplement, on ne peut réfléchir aux questions d’organisation de l’Église ou à ses ministères, sans être pénétré au préalable d’un « esprit du christianisme » tel que Moingt le comprend.

Ce fil rouge commande le plan de mon exposé. Je commencerai par élucider « les fondamentaux » de la pensée de l’auteur. C’est ce fameux « esprit du christianisme » dont je dirai d’abord ce qu’il n’est pas puis ce qu’il est selon Moingt (point 1). À ces fondamentaux correspondront une vision de l’Église fondée sur un déplacement souhaité de son centre de gravité. La réflexion s’opèrera selon un jeu de miroir faisant droit au discernement effectué dans le premier temps afin de montrer comment le baptême constitue le cœur de la révélation chrétienne (point 2).

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