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Auteur
Anne-Joëlle PHILIPPART

Dimanche 15 avril 2018 – 3e dimanche de Pâques – Ac 3, 13-15.17-19; 1Jn 2, 1-5a; Lc 24, 35-48

Ces trois lectures nous invitent à découvrir la foi, la gloire de Dieu et l’intelligence des Écritures.

La première, tirée des Actes, est un texte fortement écourté dont un verset a été supprimé, titillant notre intelligence des Écritures. Plongeons dans notre Bible. Jean et Pierre, imitant Jésus (Mt 9, Jn 5), viennent de guérir un boiteux. Leur foi est profonde, efficace et agissante. Ils ont été transformés et fortifiés par l’Esprit (Ac 2). En tant que successeurs du Christ, envoyés par Lui, ils font alors advenir le Royaume de Dieu dont parle Isaïe, ce Royaume où le boiteux bondira comme un cerf (Is 35).
Et nous ? D’abord, par notre baptême, comme les apôtres, nous sommes configurés au Christ, nous sommes ses envoyés. Nous sommes donc aussi appelés à construire le Royaume de Dieu, à faire bouger les lignes de l’injustice, de l’exclusion, de la violence, de la pauvreté. Tout un programme.
Ensuite, l’extrait nous fait voir et comprendre la gloire de Dieu, celle qui n’est pas de ce monde, celle qui ressuscite le Juste, qui essuie toute larme et remet debout les accablés, les humbles et les exclus (Mt 5). Enfin, les derniers versets de l’extrait nous font découvrir la miséricorde de Dieu. Malgré le lâche assassinat de son fils, Dieu continue à guetter la conversion des humains pour effacer leurs péchés et les accueillir dans son amour. Rassurant ! Rien n’est donc jamais perdu pour les filles et les fils de Dieu.

La lettre de Jean est très brève. Elle nous propose de garder les commandements de Jésus. Mais encore ? Ouvrons donc à nouveau le Livre. Nous y voyons Jésus agir envers ses contemporains sans distinction de religion, race ou sexe ! Donc, à nous d’agir comme lui, excluant de nos comportements tout ce qui favorise, ou même suggère, une humanité à deux, trois, voire quatre vitesses.

Enfin, l’Évangile lève un coin du voile sur la résurrection de Jésus et, plus tard, la nôtre. Les deux disciples d’Emmaüs ont rencontré le Ressuscité, ils ont ressenti cette présence forte, leur cœur était tout brûlant et ils ont entendu sa voix. De retour à Jérusalem, ils rejoignent les onze réunis avec leurs compagnons et ils racontent. Le groupe vit alors la même expérience, d’abord dans la crainte puis dans la joie. Il est au milieu d’eux, assis ; il parle, rassure, les ouvre à l’intelligence des Écritures, à ce message de paix, de pardon pour toutes les nations. Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, la bonne nouvelle de la vie éternelle, le don de l’Esprit et la miséricorde divine débordent du Temple et s’ouvrent au monde. La gloire de Dieu s’adresse à toute l’humanité transformant peu à peu, de siècle en siècle, lentement, un monde violent et inégalitaire en un monde où il n’y a plus ni juif, ni grec, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme, ou presque ! (Ga 3, 28) Mais ça aussi, c’est une question d’Espérance dans la Gloire de Dieu et dans l’intelligence des Écritures ! Amen.


Anne Joëlle Philippart