Seigneur, nous avons pris l’habitude
De nous dévouer sans cesse.
Nous sommes les saint-bernards
De ceux que nous côtoyons.
Nous savons les paroles qu’il faut prononcer,
Les sourires qu’il faut offrir,
Les gestes qu’il faut faire.
Nous sommes de bons serviteurs,
Mais nous ne serons jamais
Des « serviteurs inutiles »…
Car, sans nous en rendre compte, à cause de nous,
Les autres demeurent des « petits »
Pendant que nous restons « grands ».
Ils demeurent indigents
Pendant que nous sommes riches.
Et nous serions perdus
S’ils n’avaient plus besoin de nous.
Aide-nous, Seigneur,
À moins nous dévouer, mais non pas à moins aimer.
Aide-nous à faire grandir les autres
Tandis que nous diminuerons.
À moins leur donner et à leur demander plus.
À les rendre sauveurs au lieu de les sauver.
Alors nous serons, Seigneur,
Non des bienfaiteurs, non des pères,
Mais des frères pour nos frères.
Michel Quoist.