Commentaires
Je n’oublie pas ce que la…
Je n’oublie pas ce que la chrétienté a fait subir aux siens et aux autres, parfois au nom même de Dieu, ici en Europe et ailleurs.
Mais l’ampleur et la succession de conflits déshumanisants sur cette terre de Palestine qui la première a entendu Dieu, vu naître et parler les prophètes et le Christ, interrogent douloureusement. Peut-être faudrait-il cesser de chercher et sacraliser un lieu auquel on ne peut plus aspirer. On pense à Jean 4, 21-24.
Vous avez raison, espérer et prier, la prière n’a pas de lieu et c’est heureux. Encore merci pour le temps que vous prenez à ces dialogues en ligne.
Et merci à vous de cette…
Et merci à vous de cette belle réflexion ! Oui ni sur le mont Gazirim ni à Jérusalem, mais en Esprit et en vérité !
Il reste que l'histoire est là, avec la blessure que porte avec lui le monde juif, l'incroyable destin de Jérusalem (peut-être le symbole de notre humanité à la fois travaillée par le désir de Dieu et incapable d'y répondre) ; et la nécessité pour chaque peuple de trouver un lieu. Mais comment le trouver de façon juste et dans le respect des autres ?
Sur la guerre
Très bel échange au sujet d'une actualité aussi terrible, aussi clivante !
Pour ma part, si mon opinion peut apporter quelque chose, je soutiendrais qu'il est essentiel de prendre un jour position dans ces conflits majeurs qui déchirent notre monde et de savoir ce que l'on défend et au nom de quoi.
Prétendre comprendre les deux belligérants d'une guerre sans jamais prendre parti réellement, est le fait des pacifistes qui ont trop souvent été soit des lâches, soit des naïfs.
La guerre est terrible, et la Bible en fait souvent mention.
Mais nos guerres contemporaines, au moins depuis la Première guerre mondiale, ont ceci de particulier, c'est qu'elles ne ressemblent à aucune autre dans l'Histoire de l'Humanité, pourtant si féconde en conflits. De ce fait, je trouve que tenter d'éclairer notre époque avec celle du Judaïsme antique ou biblique ou par le recours aux écrits bibliques a quelque chose d'un peu anachronique. Et même de stérile.
On ne fait jamais la guerre les Évangiles à la main.
Puisque vous avez évoqué le nazisme, il n'est peut-être pas inutile de rappeler que ce n'est pas avec la foi, la multiplication des prières, des messes, ou des cultes religieux, ou encore avec la mise en œuvre des vertus, théologales ou profanes, qu'on a pu arrêter et briser ce fléau. Mais c'est en le combattant et en le détruisant.
C'est-à-dire en commettant des meurtres et des destructions, et en les assumant.
Pour ma part, après les meurtres horribles du 7 octobre 2023 perpétrés par le Hamas, la position de la Palestine, de ses habitants, ne me paraît plus tenable et j'ai pris résolument position en faveur d'Israël et des Juifs. Et j'ai abandonné toute posture vertueuse, en sachant que s'il y a parfois des guerres justes, il n'y a jamais de guerre propre.
Et tant pis pour les belles âmes!
Il est toujours beau et très "éthique" d'exempter Dieu de nos actes, surtout les plus horribles ou les moins justifiables. Mais contrairement à vous, dans cette Histoire sanglante qui est la nôtre depuis l'apparition de l'homme, je ne l'innocenterais pas de sa responsabilité.
En ce sens, juger les hommes et leurs forfaits, cela revient aussi à juger celui qui en fut l'auteur premier et le premier responsable.
Merci à vous.
Merci de vos réflexions qui…
Merci de vos réflexions qui donnent aussi à penser.
Je reste cependant convaincue de trois choses :
-il n'y a jamais de guerre juste, mais il y a des guerres qu'il faut mener.
-le droit international est ce qui a tenté de mettre une petite limite aux horreurs de la guerre. Fouler aux pieds ce droit est toujours condamnable
-je me refuse à parler des "Juifs" en général et à confondre mes amis juifs (qui sont déchirés) avec un gouvernement de tueurs et d'un homme qui ne poursuit une guerre atroce, massacrant des enfants, que pour sauver sa peau.
Mais ce forum n'est pas le lieu d'un tel débat. Je crois qu'il faut nous en tenir là, et chacun veiller à ce que même en période de guerre nécessaire, l'humanité en l'homme ne sombre pas.
Vous posez une belle et…
Vous posez une belle et terrible question.
Mais avant de la poser au moment actuel de la dérive mortifère d'un gouvernement israélien qui a tout oublié de la grandeur de son judaïsme, il faut d'abord regarder au cours des siècles toutes les poutres qui ont été (et sont encore dans l'oeil des chrétiens). Le monde chrétien, au mépris de l'Evangile, et en oubliant de Jésus Christ mort crucifié, a massacré, persécuté atrocement...les Juifs à travers les siècles, mais aussi les indiens d'Amérique, mais encore pire il a réduit en esclavage des centaines de milliers d'Africains déportés dans les îles (un esclavage d'une cruauté que le monde romain lui-même ignorait !) ; et au 20 ème siècle, combien de catholiques ont voulu ignorer, quand ils n'ont pas soutenu et participé au génocide du peuple juif...
Ne jamais confondre la grandeur de la foi juive et de la foi chrétienne avec les errances et les abominations de ceux qui, hypocrisie suprême, s'en réclament. Aveuglés par la peur, la vengeance, le profit...
L'attitude horrible, inadmissible de la droite israélienne ne doit pas nous conduire en miroir inversé à soutenir un antijudaïsme ou un antisémitisme qui est allé aussi loin que l'on peut dans l'horreur.
Et la leçon à en tirer, c'est que la force du mal est toujours à l'affût, toujours capable de s'introduire par l'intérieur, par les canaux apparemment les plus justes (le droit pour les Juifs de vivre libres sur leur terre) pour pervertir et faire naître le pire.
Comme elle a pu faire sombrer le fleuron de la civilisation occidentale dans le nazisme, comme elle a pu dresser les catholiques rwandais dans le massacre de leurs frères.
Ce n'est pas Dieu qui est incompréhensible, il nous laisse libres d'endurcir ou non nos coeurs, ce sont les humains qui sont endurcis et empêtrés dans les liens du mal...
Et avec cela, nous ne devons jamais désespérer de l'humanité, comme Dieu lui-même ne désespère pas de nous (et il y a pourtant de quoi !). Au contraire, juifs et chrétiens ensemble, nous devrions, nous devons essayer de dire que notre Dieu, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, le Dieu de Jésus Christ, est un Dieu d'amour qui a accepté la mort du Fils, en renonçant à la violence et à la vengeance, pour aller jusqu'au bout du don de soi. Et relever de la mort Celui qui s'est ainsi donné ! Nous croyons à la promesse de la résurrection.
Je ne peux que pleurer et espérer avec vous. En continuant à affirmer la beauté et la bonté de la vie que Dieu veut pour chacun.