Je ne sais évidemment pas répondre à vos questions, qui sont excellentes, mais je n'ai aucune ligne directe avec l'Esprit qui souffle où il veut et  quand il veut... Comment comprendre les retournements de certaines vies qu'on appelle conversions ?
Je voudrais juste apporter quelques remarques pour réfléchir : le retournement de Paul a-t-il été aussi brutal que le raconte les Actes des Apôtres dans une mise en scène spectaculaire ? Paul en Galates 1, 16 est plus sobre ("Quand Dieu a jugé bon..."). Et il l'inscrit dans une promesse de vie dès le début ("depuis le ventre de ma mère"), il l'inscrit dans la continuité des  grands prophètes d'Israël. 
Paul n'a pas rencontré Jésus, mais il a rencontré des chrétiens. Et Luc le sait bien, qui fait dire à Jésus : "Je suis Jésus que tu persécutes", un Jésus qui s'identifie à ses disciples persécutés. Des rencontres que Paul ne raconte pas, mais dont il dira : " voilà ce que j'ai reçu du Seigneur", lorsqu'il transmettra des "Kérygmes" ou confessions de foi reçues des communautés chrétiennes (Antioche ?).
Il a peut-être fallu du temps à Saul pour devenir Paul...

Par ailleurs, l'expérience "mystique" : "Christ en moi, co-crucifié avec le Christ". Marguerat en étudie les caractéristiques à l'aide d'un schéma d'analyse évidemment du 20ème siècle. Il y a au moins une évidence, Paul était un fou (un zélé ! zélateur passionné, pas zélote) de Dieu, capable du pire pour défendre son Dieu, il devient un fou du Christ, capable de souffrir le pire pour défendre son Seigneur, envoyé par Dieu.

Enfin, je ne sais exactement ce que vise votre dernière remarque, mais elle est très juste. Très vite, il y a eu des tout petits groupes chrétiens, mais implantés, s'organisant et surtout se mettant en réseau, un phénomène dont Paul a profité et qu'il a largement accentué. Les lettres témoignent de ce travail de réseau extraordinaire.... dont nous pourrions nous inspirer!