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Commentaires

Posté par Christine SAIN…

jeu 14/11/2024 - 12:46

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Vous avez raison : ce "Jacques de Jérusalem" est un personnage peu connu, et qui prend en Actes 15 une grande importance, comme responsable de la première Eglise de Jérusalem. On le retrouvera d'ailleurs en Actes 21, 18 réservant à Paul un accueil glacial... qui se termine par la menace d'un lynchage en règle et la mise à l'abri (mais en prison) de Paul par le tribun romain. Mais c'est Paul le premier qui le présent, dans la lettre aux Galates au chapitre 1, lorsqu'il dit être monté à Jérusalem pour interroger Céphas, et n'avoir vu aucun autre apôtre, sinon Jacques "le frère du Seigneur" (Ga 1, 18). Un peu plus loin, lorsque, dit-il, quatorze ans plus tard, il monte à nouveau à Jérusalem, il rencontre ceux qu'il appelle les "colonnes", les notables, Jacques, Céphas et Jean (Ga 2, 9), et l'ordre des noms n'est pas anodin !
Dans les évangiles, seuls Marc (6, 3) et Matthieu (13, 55) énumèrent les frères de Jésus et le premier est Jacques.
Il semble bien qu'après la mort de Jésus et l'expérience par certains de le rencontrer vivant, ressuscité, certains frères de Jésus sont venus à Jérusalem se joindre aux premiers disciples, et parmi eux Jacques. Celui-ci, resté très attaché aux pratiques juives, prendra peu à peu la responsabilité de la communauté, à la suite du départ des autres apôtres.
Par ailleurs, Flavius Josèphe, historien juif de la fin du 1er siècle, raconte dans les Antiquités juives (XX, 147 ss;) que Jacques a été lapidé sur l'ordre du grand prêtre, tandis que les pharisiens avaient tenté de le défendre. Le grand-prêtre aurait ensuite été déposé.
Cela montre au moins que Jacques, resté proche des pharisiens, était considéré comme dangereux pour leur pouvoir par la classe sacerdotale des Sadducéens.
Eusèbe de Césarée (4ème s.) raconte aussi qu'à la fin du 1er s. l'empereur Domitien, inquiet, aurait fait recherché la famille de Jésus en Judée et n'aurait trouvé que des paysans très incultes et inoffensifs.
L'historien du judaïsme Simon Mimouni a écrit un gros livre, très riche de détails sur Jacques, mais il reste d'une prudence remarquable sur tous les détails ajoutés par la suite par les Pères de l'Eglise, car la légende chrétienne s'est très vite emparée de Jacques.
Quant au débat sur le sens du mot "frère" ("le frère du Seigneur") chez Paul et les évangiles de Marc et Matthieu, je pense qu'il est totalement vain, car il est entièrement faussé par la construction dogmatique de la virginité "perpétuelle" de Marie. Il est clair que Jacques et les trois autres, plus des soeurs, sont les fils et filles de Marie, frères et soeurs plus jeunes de Jésus.

 

Roselyne DR
 

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