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Paul voulait certainement aussi se faire reconnaître et faire accepter sa position universaliste par ceux de Jérusalem. Il prend bien soin de présenter les colonnes comme parfaitement à égalité avec lui, sans aucun soupçon de supériorité d'aucun ordre. Qu'en ont pensé Pierre et Jacques de Jérusalem ? D'après Luc-Actes, Pierre serait facilement entré dans le point de vue de Paul, même s'il se montre plus souple et consensuel, comme le montre le petit récit qui suit en Galates 2, 11-14. Jacques au contraire reste très réticent, car judaïsant jusqu'au bout.
Il a néanmoins accepté le point de vue différent de ce "trublion" de Paul. La dimension universaliste du message de Jésus s'impose, car Jésus est toujours allé vers les plus éloignés, les plus exclus, lépreux, malades, publicains etc, considérés comme les plus impurs ! Et les plus impurs de tous sont les païens !
La violence de Paul dénote plutôt une personnalité, celle d'un fervent serviteur de Dieu, un "zêlé", zèlôtès en grec. Mais ce n'est que plus tard, dans les années 60 (et Paul part à Rome prisonnier en 58-59) que le mot sera récupéré par les groupes juifs révoltés contre le pouvoir romain, les "zélotes", qui feront le gros des troupes de la rébellion, la guerre juive de 66 à 70. Ceux-là auront une perspective politique, chasser l'occupant. Alors que Paul évite la dimension politique de la foi nouvelle : il n'emploie jamais le mot "christianos", pour les chrétiens, un mot à connotation politique, que, selon Luc, les chrétiens auraient reçu à Antioche (Ac11, 26) et ne reconnaît qu'un seul kurios : Jésus !
Oui, bouleversement et…
Oui, bouleversement et retournement, pour une nouvelle identité que Paul adopte avec la même passion (la même violence) que la première !
Un changement radical d'attitude, mais aussi une continuité puisque Paul se situe comme prophète, "choisi par Dieu dès le ventre de sa mère", il est persuadé de s'inscrire dans la lignée des grands prophètes d'Israël et d'annoncer Jésus Fils de Dieu comme la révélation ultime, qui accomplit toutes les attentes et les alliances d'Israël !
14 ans après, il monte à Jérusalem, un peu contraint ("selon une révélation", sous l'impulsion de l'Esprit ?) ; il sait qu'il y sera probablement mal accueilli, puisqu'il a largement amené au Christ et baptisé des non circoncis. Mais il y va, fort des Eglises venues du paganisme qu'il a fondées et qui témoignent de la foi chrétienne. Je crois qu'il a ressenti comme une impérieuse (mais difficile) nécessité le fait d'aller rencontrer les premiers disciples de Jésus, ceux qui l'avaient connu dans ses jours terrestres. Pour ne pas risquer de proclamer un être purement céleste, mais bien ancrer la foi nouvelle dans l'histoire de son peuple, dans le quotidien d'une vie et d'une chair humaine. Ne pas perdre la dimension incarnée, historique, particulière de Jésus Fils de Dieu. S