Ma foi est-elle encore chrétienne ? -
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Ma foi, en Jésus, fils de Dieu, repose plutôt, d'abord, tout autant sinon plus, sur le témoignage du centurion plutôt que sur le tombeau ouvert (vide).
- À la vue du tremblement de terre et de ces événements, le centurion et ceux qui, avec lui, gardaient Jésus, furent saisis d’une grande crainte et dirent : « Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu ! » (Mt 27,54)
- Le centurion qui était là en face de Jésus, voyant comment il avait expiré, déclara : « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! » (Mc 15, 39)
- À la vue de ce qui s’était passé, le centurion rendit gloire à Dieu : « Celui-ci était réellement un homme juste (humain). » (Lc 23, 47)
Pour ce qui est de la mort, comment pourrais-je avoir le pouvoir de mourir alors que je n'ai pas eu le pouvoir de naître ?
Jésus, vainqueur de la haine m'impressionne davantage que le Jésus vainqueur de la mort ; celui qui est capable de tuer la haine est capable de tuer la mort.
Créé par : Jacques Clavier
Date de création :
Bonjour, Monsieur,Ce n’est…
Bonjour, Monsieur,
Ce n’est certainement pas à moi à vous dire si votre foi est chrétienne ou non. Je n’ai aucune habilitation pour cela ; et qui en a ? L’Inquisition n’existe plus, heureusement !!!
Par contre je réagis à ma façon, ce qui n’engage que moi :
Dire que votre foi est chrétienne, c’est dire par définition qu’elle concerne Jésus le Christ ; et que c’est à lui que vous conduit votre réflexion. J’ai cru comprendre que c’était le cas.
Mais il reste à dire aussi ce qu’est la foi : une confiance, une fidélité, un attachement solide, l’énoncé d’un contenu ? La foi couvre tous ces domaines. Et elle est d’abord une confiance profonde qui cherche à comprendre. Et puisque vous vous référez au centurion, à comprendre ce que signifie : « cet homme était Fils de Dieu ». En tout cas, à chercher à le découvrir.
Au fond la proposition que nous font les évangiles est la suivante : « Et vous qui dites-vous que je suis ? ».
Pour moi, avoir la foi, c’est d’abord accepter d’entrer dans cette question ; c’est partir en quête de Dieu et de son Christ…à ses risques et périls.
Que représente l’expression « Fils de Dieu » dans la bouche d’un centurion romain ? Que représente-t-elle dans la foi de la première Eglise (et de l’évangéliste) ? Il y a certainement plusieurs niveaux de compréhensions dans cette expression ; à chacun de s’y risquer !
Dans l’évangile de Luc, « un juste » ne désigne pas seulement un « homme juste », mais renvoie aussi au texte d’Isaïe sur le Serviteur souffrant (Isaïe 52, 13-53,12). Ce prophète est mis à mort par les siens, qui reconnaissent soudain à quel point ils se sont trompés ; ce sont eux, les criminels, pas le malheureux qu’ils ont accablés. Mais parce que Dieu reconnaît que son Serviteur est juste (parfaitement ajusté à sa bonté et à sa miséricorde), il le glorifie, et fait en sorte que ce Serviteur « rende justes » ceux -là même qui l’ont mis à mort.
Je crois que Luc dans ce mot « juste » rappelle tout cela.
Vainqueur de la mort ? Vainqueur de la haine ? Je penche comme vous vers la victoire sur la haine.
Car elle est cause de mort, et bien plus destructrice, hélas. Trouver la force dans le Christ de dépasser la haine…c’est aussi l’enjeu d’une foi chrétienne !