C'est avec surprise et bonheur que j'ai lu que pour décrire le "cherissement" , la tendresse infinie que Paul porte à la communauté des Thessaloniciens , il n'hésite pas à recourir simultanément à une image maternelle 2,7 et paternelle 2,11. Depuis, le tableau de Rembrandt représentant le retour du fils prodigue me semble un rapprochement presque évident. Le Père tient dans ses bras le fils et on voit ses mains, l'une masculine, l'autre féminine posées sur les épaules du fils.
Un autre rapprochement, cette fois avec la lettre aux Galates 3,28 "Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ."
Ne serait-ce pas une façon de suggérer avec les moyens humains bien rudimentaires que dans la foi, les divisions humaines sont dépassées, caduques . Il y a une sorte de plénitude englobant, sans les effacer, les differences humaines.
Créé par : Christine TASSET
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Je consonne tout à fait avec…
Je consonne tout à fait avec cette proposition : "avec des moyens humains bien rudimentaires, dire la plénitude des relations, bien au-delà des catégories humaines, sans gommer les différences".
Mais j'ajouterais deux choses peut-être :
d'abord sur la traduction traditionnelle de Galates 3, 28 : "il n'y a plus ni...ni... ni homme ni femme". Le grec (et la TOB) sont plus subtils, car pour le dernier couple, Paul dit "il n'y a plus homme et femme" ou plus précisément "mâle et femelle". Renvoyant au grand récit de Genèse 1 à 3, il me semble qu'il souligne qu'il n'y a plus le rapport de domination/soumission qui s'est instauré dans le couple humain lorsqu'il s'est désajusté de Dieu (Gn 3, 16).
Mais, après tout, l'humanité nouvelle pourra rester "genrée", "sans gommer les différences" !
Et c'est mon second point, "les moyens rudimentaires" sont au fond ce que Paul trouve de mieux dans le monde où il vit pour dire un accompagnement réussi de la croissance d'un être humain : tendresse comme une nourrice cajole ses petits enfants ; exhortation, encouragement, témoignage comme un père ! A ne pas genrer, bien sûr, mais je me dis : rudimentaires ou élémentaires ?
J'ajoute que Paul n'a pas peur des images féminines les plus fortes : aux Galates (4, 19), il écrit : "mes petits enfants que j'enfante à nouveau (verbe de l'accouchement) dans la douleur jusqu'à ce que le Christ soit formé en vous" !