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Thèmes / Lecture accompagnée de l'Evangile de Jean / Vos questions, vos remarques / langage dualiste : une façon de rendre compte de la complexité?

langage dualiste : une façon de rendre compte de la complexité?

Est-ce un effet purement stylistique d'avoir un texte qui peut s'entendre à 2 niveaux ( le temple batiment et le temple corps du Christ, naitre 2 fois avec Nicodème, l'eau et le dialogue entre la Samaritaine et Jésus,...) et peut etre l'occasion de malentendus ironiques.
J'y entends aussi l'écho de la parabole du bon grain et de l'ivraie qui doivent co-exister dans le meme champs. N'est-ce pas la condition humaine qui est placée à la frontière mouvante (émouvante) entre le plus trivial et le plus sacré? Le langage dualiste de l'Evangile selon Jean serait une invitation à penser la complexité du monde, en affirmant que c'est le monde dans son entiereté qui est aimé de Dieu ( les lumières et les ombres?
Ah! c'est bien difficile à exprimer . Je pose des mots avec moultes hésitations.

Créé par : Christine TASSET

Date de création :

Commentaires

Posté par Roselyne

mar 21/10/2025 - 09:09

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C'est une belle lecture, Christine, et une superbe interprétation. Je la crois possible et vraie pour certains moments de la trajectoire johannique.
En fait je distinguerais plus volontiers deux aspects :

La lecture à deux niveaux qui reflète un procédé pédagogique d'avancée progressive dans le clair-obscur de la foi. Mais le texte veut tout de même conduire à une lumière plus grande sur l'identité divine de Jésus, même si il faut espérer encore que "l'Esprit nous conduira vers la vérité toute entière", et on n'y est pas.
Le caractère toujours mêlé du monde entre ténèbres et lumière. Oui, il y a bien ce passage qui est un combat de l'ombre à la lumière, c'est l'enjeu de l'évangile. Mais il se fait plutôt dans une juxtaposition de passages en opposition : ce qui est posé en premier c'est que Dieu aime ce monde-ci et qu'il a envoyé son Fils non pas pour juger et condamner ce monde mais pour que le monde soit sauvé par lui (3, 17-18).
D'autres moments de la rédaction et d'autres expériences vécues de la communauté johannique (une période de persécution) conduiront à d'autres accents dans les grands discours : "si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï en premier... Vous n'êtes pas du monde, c'est moi qui vous ai mis à part du monde, et c'est pour cela qu'il vous hait" (16,18). Ce n'est pas nécessairement contradictoire, mais par moment on a l'impression que le monde est le lieu des puissances du mal.
C'est dans la juxtaposition de ces textes et de ces réflexions que je lirais volontiers le dialogue que l'évangile instaure avec lui-même et qui doit nous inviter au dialogue entre nous. Pourquoi vouloir que tout soit dit dans un texte ? ou même dans un évangile ? Paul nous a habitué au débat, et la "sacralisation" du genre évangile ne doit pas nous faire retomber dans la "vérité" mal comprise, comme un bloc qu'on prend sur la tête. Moi, dans ce cas, je choisis mon bloc : 3, 17-18 !
 

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