Commentaires
notion de sacrifice
Merci de votre réponse. J'entendais bien sous le nom d'Abraham tous ceux qui se réclament de lui.
Dans la même idée, je crois que les Editions Albin Michel ont sorti un livre sur les Juifs en France et je reste très intéressé par les écrits de Delphine Horvilleur.
Effectivement, Albin Michel…
Effectivement, Albin Michel a publié en octobre 2023 une belle Encyclopédie, Histoire juive de la France. Passionnante, mais plus historique bien sûr qu'exégétique ou théologique ! Et je pense que vous avez été séduits par les livres très attentifs à l'humain de Delphine Horvilleur... Enfin continuez à travailler la Bible, il y a toujours à découvrir et à approfondir !
IVème Évangile et influence gnostique
Je serais également très intéressé par l’étude du IVème Évangile et des parallèles avec la pensée de Paul. La question de l’influence gnostique sur cet évangile me paraît aussi un élément important à creuser : le livre de Charles Harold DODD, L’interprétation du Quatrième Évangile, (coll. Lectio Divina - 82, Cerf, Paris, 1975, 595 p.) traite de ce sujet de façon passionnante avec un chapitre sur l’œuvre de Philon d’Alexandrie et un autres spécifiquement sur le gnosticisme.
Roselyne, ce n’est qu’une suggestion : vous avez une connaissance bien plus large des ouvrages disponibles sur ce sujet.
Merci de travailler déjà à la poursuite de ce programme d'études bibliques proposé par la CCBF et tellement enrichissant.
Bien amicalement,
Claude
Merci, Claude. Ce désir de…
Merci, Claude. Ce désir de lire l'évangile selon Jean me semble partagé par plusieurs. Et je suis heureuse que Paul vous conduise à Jean (sans oublier que l'évangile paulinien par excellence, l'évangile de la croix, est l'évangile selon Marc (je crois vraiment disciple de Paul).
Il y a une petite difficulté : il n'y a pas à ma connaissance de livre sur la littérature johannique de la dimension de celui de Daniel Marguerat sur Paul. Jean Zumstein a fait un énorme commentaire en 900 pages, magnifique et illisible, mais aussi plusieurs petits livres d'une centaine de pages. Nous pourrions nous appuyer sur un ou deux et lire bon nombre de textes de Jean : ce serait un vrai travail biblique sur le texte... C'est très séduisant ! J'aimerais avoir encore d'autres avis de nos compagnons de route....
NB Le livre de C. Dodd que vous citez a été un tournant dans les études sur Jean, mais il a 50 ans, on le trouve sur Amazon à 67 euros.... Et de plus les études sur la gnose ont énormément progressé, et de ce fait, beaucoup d'affirmations de C. Dodd ont été complètement revues.
Monsieur, Je me demande si…
Monsieur,
Je me demande si nous pouvons vraiment nous demander comment "Abraham a vu la promesse de la terre et d'une descendance"! Nous ne pouvons évidemment pas nous mettre dans la tête (et la psychologie) d'un Abraham qui est une figure construite par la méditation ou les méditations successives des sages d'Israël sur leur histoire.
Ce sont leurs visions qui nous sont rapportées comme le point de vue d'Abraham ; et il est clair que la relation à la terre (et à la promesse) a varié dans l'histoire d'Israël selon les époques.
Il y a le plus souvent l'idée d'une terre donnée par Dieu où le peuple puisse vivre et se développer (une descendance) à l'abri de ses ennemis (or les Israélites ont sans cesse été sous la menace des empires assyrien d'abord, babylonien ensuite) jusqu'à la chute de Jérusalem en 588. Ensuite en exil, ils ont bien sûr développé ce rêve d'un retour sur la terre. Mais certains ont compris qu'ils pouvaient vivre en peuple de Dieu même en dehors de "la terre" (ceux de la diaspora), et le Deutéronome raconte la mort de Moïse, en dehors de la terre promise par Dieu.
Le personnage d'Abraham porte ces différents regards sur la promesse. On ne peut pas parler non plus d'un rapport écologique à la terre, à une époque où l'humain est d'une faiblesse dérisoire devant les forces de la nature. Ce qui est certain, c'est que les Israélites, puis les Juifs, ont toujours eu une conscience aiguë du fait que la terre est confiée à l'être humain pour qu'il la "serve", la conserve et la fasse fructifier ; il ne peut y avoir encore de notion d'exploitation.
La Genèse nous apprend aussi à quel point les sages d'Israël étaient conscients d'une proximité entre eux et les peuples voisins (les généalogies servent à dire ces cousinages, voire cette fraternité) ; en période de conflit, évidemment, le groupe ennemi est combattu, mais on voit aussi les efforts constants pour montrer l'accueil mutuel possible des différents groupes (Abimélek etc.)
Mais nous, quelques 2500 ans plus tard, nous pouvons lire dans ces textes une invitation à "servir" la terre, et donc à la respecter ; et l'idée que nous en sommes "les gardiens", comme nous sommes "les gardiens de nos frères" (les humains quels qu'ils soient) que Dieu nous a confiés.
Nous pouvons aussi y lire, comme Paul, l'affirmation d'une fraternité en tant que tous sont également créés à l'image de Dieu (Gn 1, 28), ce qui apparemment nous est extrêmement difficile, pour ne pas dire souvent tout à fait étranger !
Merci de votre excellente suggestion : après Paul, pourquoi ne pas lire l'évangile selon Jean ?