P.56 : A.W. dit que Sarah parle et que ça débloque tout. Est-ce sérieux ? Ce n’est pas dans le texte. On a l’impression que ça part dans tous les sens. On peut émettre toutes les hypothèses.
Mais il faut quand même noter qu’à la suite de ce passage en Egypte, ils marchent ensemble et non plus dans la dépendance l’un de l’autre.
Créé par : [Groupe de Caen A]
Date de création : 08 novembre 2023
Saraï a-t-elle parlé ? La…
Saraï a-t-elle parlé ? La démonstration de Wénin qui suggère (plus qu'il n'affirme) que Saraï a parlé est un exercice de haute voltige : elle s'appuie sur l'expression du v. 17 "à cause de Saraï, la femme d'Abram".
Une expression qui en hébreu est figée au sens de « à cause de », mais qui littéralement est « sur la parole de ». Du coup, Wénin peut en déduire que Saraï a parlé.
La question est : l’expression est-elle totalement figée ? et depuis quand ?
Le Rabbinat traduit l’hébreu : « à cause de » ; au 3ème s. av. J.C. le grec traduisait « au sujet de », et au 5ème s. ap. JC, Jérôme traduit « propter » « à cause de ».
L’expression a-t-elle jamais été comprise comme supposant une parole ?
Evidemment, c’est tentant ! Mais faut-il le croire ?
Plus exactement, est-ce bien nécessaire ? Avons-nous besoin de rétablir tous les non-dits d’un récit qui ne se veut pas un compte-rendu précis des mœurs du Pharaon ni de l’histoire de Saraï, mais qui veut mettre en lumière à la fois la façon dont le Seigneur sait faire avancer sa promesse, malgré la lâcheté d’Abram et les risques qu’il fait courir à sa femme, et le fait que parfois le non élu (voire l’ennemi) peut être plus juste que le patriarche !
Et c'est vrai que le récit, par l'action de Dieu, rétablit le lien entre Abram et sa femme, au v. 18 Saraï est dite "la femme d'Abram".