Était-il possible pour Sarah de résister à Abraham ? dans leur tradition, c’était quand même le chef de famille qui décidait !
Il est dit qu’elle avait 2 possibilités :
- prendre place dans le jeu de l’élection = se saisir de la bénédiction, en refusant,
- ou accepter de passer pour sa sœur.
C’est une hypothèse possible dans le monde moderne, mais à l’époque ?
Créé par : [Groupe de Caen A]
Date de création : 08 novembre 2023
Anachronisme ? Certainement …
Anachronisme ? Certainement ! Une Saraï, à,quelque époque que ce soit, n'aurait guère eu son mot à dire.
Pourtant la suite du texte va montrer qu'elle essaie (maladroitement ?) de dire son mot. Finalement on apprendra que, tout comme Abraham, la vraie participation de Sarah à la proposition divine a été son rire !
Plus profondément : c'est l'un des principes de la lecture de Wénin, narrative et ultra pyschologisante, qu'il faut interroger. Alors que le texte biblique n'est pas sans faire des remarques d'ordre psychologique très fine, mais il en est tout de même très avare.
Wénin a -t-il le droit de poser au texte des questions contemporaines et donc anachroniques ? Je réponds résolument oui, et c'est une des richesses incroyable de ces textes anciens que de résister aux questions les plus modernes. Mais il y a une condition à cela : savoir ce que l'on fait et le dire. Il ne s'agit certainement pas de la "vérité du texte", et Wénin sait très bien qu'il n'y a pas une vérité du texte. Mais il ne s'agit pas non plus de la façon dont ont pu le lire et l'entendre ses premiers lecteurs, comme d'ailleurs de très nombreux lecteurs à diverses époques.
Et il faut admettre que les lectures diverses (et même les lectures de type machiste) trouvent un appui dans le texte, dont la sobriété et la finesse a permis toutes ces interprétations.
Peut-être faut-il aussi tenir que la visée la plus continue du texte a été d'ordre théologique (dire quelque chose de DIeu), et non psychologique.
Et rester toujours prudent au sujet de l'interprétation que nous proposons d'un texte... Et cela est vrai, ô combien !, des textes d'évangile aussi.