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Abraham pour en finir...

Abraham, pour finir

Nous sommes très sensibles aux arguments que  vous nous offrez et qui concernent les hypothétiques motivations des rédacteurs : il est clair que la figure globale du  patriarche est constituée de plusieurs personnages différents . Le plus remarquable exemple est celui d’ Abraham avec le  roi de  Sodome, suivi, par après de la rencontre avec Melchisédek.

Et donc qu’il s’agit de fondre en un seul tout différentes tribus dont les héros porteurs ne sont pas les mêmes .Après, lemessage religieux qui ressort  de tout cela  ets à creuser, en effet <.

Nous avons été particulièrement émus  par deux épisodes d’inégale longueur, d’ailleurs et  mal orchestrés  par le texte de Genèse 25.

D’abord la double présence des deux garçons d’ Abraham auprès du défunt père : comme si  s’accomplissait là la vocation paternelle d’ Abraham. La rencontre des deux frères, dont Wénin esquisse une signification possible, est très attendrissante dans cet univers  si  dur perçu jusque là. S’il s’agit, dans cette geste d'abraham, d’un traité d’anthropologie ( du moins c’est ce que nous avions envie d’en retenir ), alors cet épisode  est majeur .On ne peut rester sans réaction lorsqu’on  le voit s’établir  sur  le zones où  Ismaël a  amorcé sa vie .

Comme l’est également ce merveilleux - et discret - renvoi de Isaac à la “ tente de Sara “ au moment de son  mariage . Je passe sur ce ravissant moment où Rébecca se voile  le visage lorsqu’elle rencontre son  promis, pour la première fois .Mais autrement émouvante est la scène  du retour d’ Isaac au souvenir de sa mère ; D’abord, c'est la première fois qu’on soupçonne la fonction maternante qu’avait pu avoir Sarah car, si le fils retourne au giron de sa maman, c’est que cela n’avait jamais été perdu.. Nous avons noté que les versions  ne s’entendent pas toutes pour préciser, ( au verset 67 ) qu’il s’agit de  “la tente de sa mère Sara “  . Cette discrétion pouvait avoir une intimité gênante, et elle est d’autant plus intéressante .  Rentrer dans la tente de sa mère, c’est entrer dans le giron maternel, au moment où il s’agit de faire de la jeune Rébecca, sa femme, justement . Sans s’embarquer dans  des considérations psychanalytiques de café de  commerce, qui ne serait sensible à cette situation  ?

Ceci nous a amenés à retrouver une signification tellement évidente dans le monde sémite : 

Le radical R H M ( raham ) renvoie  à  la matrice nourricière . C’est aussi ce radical qui désigne  la miséricorde divine . L’Islam  ( une langue sémite, décalquée de l’hébreu ) sollicite Dieu  avec  ces termes : Bi sem Allah el rahman, el rahim : Au nom du Dieu miséricordieux, qui fait miséricorde . Du moins le traduit-on ainsi. Mais il en résulte  que la miséricorde de Dieu est ce qu’il y a de plus maternel . Et dans,  le mouvement,  comment ne pas s’éblouir de la  formule “ ya rabb, iraham ni “  i.e. Seigneur aie pitié de moi . Autrement dit, fais moi renaître  de ton affection la plus maternelle …

Ceci, tout d’un coup, donne un relief particulier à cet Itsaac tellement fallot, qui n’a rien dit au moment de la ligature, qui s’est laissé imposer un femme ( et quelle femme … on s’en aperçoit bien déjà un peu  au ch .24 ) , qu’on retrouvera autour  du puits de Ber Sabée, incapable décidément de se situer hors du giron familial ( y compris  le  pays de son frère ) Et le chapitre suivant nous le présentera  comme un copié-collé de  son père. . mais je vais trop vite !

Au terme de mon bavardage, J’avance une hypothèse, pour retrouver l’intuition iniitiale que vous nous partagez :  Itsaac ne serait-il pas la figure fondatrice d’une tribu ; et Jacob, celle d’une autre, probablement plus forte . Et ’il fallait pour les réunir  - opération réussie  par les rédacteurs  - trouver un dénominateur commun : l’histoire  prend une espèce de couleur d’unité et - cerise sur le gâteau - en changeant le nom de Jacob en celui d’ Israël, on apaise la susceptibilité de la plus faible des deux composantes… On  peut bien rêver

Créé par : Groupe de Bordeaux

Date de création :

Commentaires

Posté par Roselyne

mar 04/06/2024 - 21:49

Permalien

Je suis très sensible à vos remarques sur le caractère profondément humain (anthropologique ?) de ces scènes : les fils réconciliés devant la mort, la succession des générations, de la belle-mère à la belle-fille !
Avec vous, je pense que tous les chrétiens devraient savoir par coeur la Chahada et que nous devrions prier ensemble avec les musulmans le Dieu très miséricordieux, Dieu de tendresse,  mère et père à la fois !
Quant à vos hypothèses sur la construction de la généalogie des patriarches pour rassembler des tribus diverses sous le même ancêtre... et sous le même Dieu, je crois que vous rejoignez le meilleur des hypothèses de Thomas Römer (vous avez probablement lu La Bible, quelles histoires , Bayard/Labor et Fides, 2024, je le conseille à tous ).

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