Commentaires
L'animalité dans l'être humain
Merci, Roselyne, de votre réponse. Je me suis exprimée trop rapidement, et en effet le péché est toujours d’ordre spirituel. Mais j'ai connu dans le cadre de ma vie professionnelle des jeunes tellement brisés par une enfance et une adolescence affreuses qu'ils semblaient avoir perdu la conscience que l'autre était une personne et ne pouvaient plus le considérer que comme un objet à utiliser ou une gêne à éliminer. Comme si leur humanité avait été presque détruite en eux. Chez les animaux, la mère est presque toujours capable de tout donner pour son petit... La perversité dont peuvent faire preuve certains parents est effrayante. Mais si l'on n'a pas reçu d'amour, on est souvent incapable d'en donner.
Le point névralgique : l'amour
Il me semble que vous avancez beaucoup en désignant ce qui peut pervertir l'être humain, jusqu'à lui faire oublier les réflexes premiers de l'animal qui protège et défend ses petits : le manque d'amour. L'élément spirituel par excellence (déjà présent en germe chez l'animal !) qui fait que l'être humain est à l'image et ressemblance de Dieu, à des degrés divers, certes, mais réellement. Lorsqu'il refuse ou oublie d'aimer, l'être humain abîme et dégrade cette image en lui....
Dit autrement, l'animal a une part de violence qui tient à son instinct, que la meute décuple souvent. Mais la violence humaine, même si elle ressemble en grande partie à celle des animaux, est pour moi d'un autre ordre. Je me dis que l'humanité a inventé les figures de Satan et des anges du mal pour exprimer cette réalité spirituelle du mal, incompréhensible, sinon par le fait que l'amour-image de Dieu- a été détruit.
Je ne sais pas si tout cela est bien clair, mais au moins votre réflexion nous conduit à ce lieu névralgique : pour vivre de façon juste, l'être humain a besoin d'être aimé, de se savoir aimé. Comment dire à chacun qu'il est aimé, infiniment aimé de Dieu ?
L'animalité dans l'être humain
Merci de votre riche réflexion sur l'animal et l'animalité qui reste dans l'humain.
Il me semble d'après ce que je comprends des recherches contemporaines sur la génétique que de ce point de vue, peu de choses dans le patrimoine génétique (et pourtant essentielles) séparent l'humain de certains grands animaux.
Mais ce "peu de choses" est immense, comme vous le dites, quant à l'apparition d'une conscience de soi (plus que d'une conscience du groupe) qui se développe de façon inouïe dans l'être humain. Conscience de sa propre mort, et déploiement des activités techniques, puis scientifiques, et de la pensée jusqu'à la métaphysique.
Cependant, là où je suis moins d'accord avec vous (mais je ne suis spécialiste de rien), c'est lorsque vous situez dans le reste d'animalité la possibilité de violence et de perversion de l'être humain. Pour moi, l'animal et même notre part animale n'y sont pas pour grand chose. N'est-ce pas notre esprit si complexe et avancé qui a fait surgir la possibilité de choix pervers ?
L'invention du mal fait exprès à l'autre est une invention humaine, pas animale.
Je m'appuierais volontiers sur Paul, pour lequel le péché (disons le mal consenti et choisi par l'être humain) est toujours spirituel ! Notre chair animale et fragile n'y peut pas grand chose....
Je réfléchis avec vous : lorsque la foule humaine crie à la mort, est-ce que cela vient de son lointain passé de horde animale, ou du fait que dans les esprits, une part de raison a été anesthésiée d'abord pour laisser place au cri de la meute ; mais c'est la raison qui a été manipulée et mise à mal...par la séduction puissante du mal.
On tourne un peu en rond : d'où viennent le mal et sa séduction ? Du serpent, répond la Genèse, de la bête tapie à la porte du coeur ? Plus tard on parlera d'anges déchus, de forces spirituelles, voire du Diable... Et toujours la responsabilité humaine la plus évoluée est en jeu !
Je ne suis pas sûre d'avoir beaucoup avancé.... mais puisqu'il s'agit de partager des idées...