Aller au contenu principal
Auteur
Christine TASSET

Dimanche 3 octobre 2021 – 27e dimanche du temps ordinaire – Mc 10, 2-16

Les interrogations sur nos choix de vie dans le quotidien de nos existences ne manquent pas. L’éthique, le possible, la loi, sont en tension permanente et quelquefois en contradiction. Qu’on pense à ce principe, « respect de la vie », dont l’énoncé remporte l’unanimité, pas toujours si simple à décliner dans l’épaisseur du concret.

Qu’on se souvienne de l’anniversaire récent des 40 ans de l’abolition de la peine de mort en France. Eh oui, légalement, dans notre pays, jusqu’en 1981 on pouvait ôter la vie à quelqu’un malgré le commandement « Tu ne tueras point ».

Jésus le redit sans cesse : « Je ne suis pas venu abolir la Loi, mais l’accomplir. » Inlassablement il nous invite à dépasser la lettre de la Loi transmise par Moïse, à ne pas nous satisfaire d’un comportement légaliste, qui n’irait pas à la racine du mal. Ainsi peut-on lire dans Jean : « Quiconque hait son frère est un meurtrier, et vous savez qu'aucun meurtrier n'a la vie éternelle demeurant en lui. » (1 Jn 3,15)

Ces questions « légales » de répudiation, de remariage, de ce qui est permis, de ce qui est interdit sont encore à l’ordre du jour : les logiques de la morale « dite chrétienne » et celles du baptisé, disciple de Jésus ne sont pas les mêmes. 

Ce serait tellement plus tranquille de s’en remettre à un code de bonne conduite extérieur ! Mais voilà que le Seigneur nous dit : « Je graverai ma Loi dans leur cœur. » (Jérémie 31-33) Et la loi de Dieu, son premier commandement, c’est l’Amour.

Justement, parlant de l’amour entre un homme et une femme, on est frappé de lire, presqu’incidemment, la symétrie décrite par Jésus : si l’homme peut répudier sa femme, la femme peut bien en faire autant à son mari C’est ainsi que le pape François a pu dire, au cours de l’homélie prononcée à Sainte-Marthe le 15 juin 2018 que Jésus rappelle que la femme et l’homme sont d’une égale dignité, parce qu’il prend au sérieux « cette première parole du Créateur, tous les deux sont “image et ressemblance de Dieu”, tous les deux ; non pas d’abord l’homme et ensuite un peu plus bas la femme, non, tous les deux ».

L’amour, loin du repli sur soi, de l’auto-suffisance, de l’auto-référence, c’est l’ouverture à l’autre, et d’abord au tout Autre, au risque de l’écoute de la rencontre, de la compréhension. Savoir faire toute sa place à l’autre. C’est ce qui est proposé au cours de l’année qui vient en préparant le synode sur la synodalité. Pas un chemin tranquille, mais un chemin de vie. « Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. » Proverbe africain. Il est permis de rêver, il appartient à chacun de nous d’œuvrer pour que ce rêve devienne réalité et d’implorer l’Esprit de guider le navire.
 

Christine Tasset