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Auteur
José Antonio PAGOLA

Dimanche 12 septembre 2021 – 24e dimanche du temps ordinaire – Mc 8, 27-35

En ce nouveau millénaire, la question posée par Jésus continue encore de résonner : « Qui dites-vous que je suis ? » Il ne s’agit pas d’un sondage d’opinion. C’est une question qui place chacun de nous à un niveau plus profond: Qui est le Christ pour moi aujourd’hui? Quel est le vrai sens de ma vie? Les réponses peuvent être très différentes :

« Je ne suis pas intéressé. C’est aussi simple que cela. Jésus ne me dit rien ; je ne compte pas sur lui ; je sais qu’il continue d’intéresser certains ; moi, je suis intéressé par des choses plus pratiques et plus immédiates. » Le Christ a disparu de l’horizon réel de ces gens.

« Je n’ai pas de temps pour ça. Je fais assez en affrontant les problèmes de chaque jour : je suis très occupé, je n’ai pas assez de temps et ne suis pas d’humeur à penser à ce genre de choses. » Il n’y a pas de place pour le Christ chez ces personnes. Ils ne soupçonnent même pas quel encouragement et quelle force il pourrait apporter à leur vie.

« Je le trouve trop exigeant. Je ne veux pas me compliquer la vie. Cela me met mal à l’aise de penser au Christ. Et puis il y a toute cette affaire d’éviter le péché, d’exiger une vie vertueuse, des pratiques religieuses. C’est trop. » Ces personnes ne connaissent pas le Christ; elles ne savent pas qu’il pourrait introduire une nouvelle liberté dans leur existence.

« Je le sens très lointain. Tout ce qui fait référence à Dieu et à la religion me semble théorique et distant ; ce sont des choses dont on ne peut rien savoir avec certitude ; en outre, que puis-je faire pour mieux le connaître et comprendre de quoi il s’agit ? » Ces personnes ont besoin de trouver un chemin les menant à une adhésion plus vivante au Christ.

Ces diverses réactions ne sont pas quelque chose d’« inventé » : je les ai moi-même entendues à plusieurs reprises. Je connais aussi des réponses apparemment plus fortes : « Je suis agnostique » ; « J’adopte toujours des positions progressistes » ; « Je ne crois qu’en la science. » Ces déclarations sont inévitablement artificielles pour moi, quand elles ne sont pas le résultat d’une recherche personnelle et sincère.

Jésus reste toujours méconnu. Nombreux sont ceux qui ne peuvent plus avoir l’intuition de savoir ce que c’est que de comprendre la vie et de la vivre à partir de lui. En attendant, nous, ses disciples, que faisons-nous ? Osons-nous parler de Jésus à quelqu’un ? Le rendons-nous crédible par notre vie ? Avons-nous cessé d’être ses témoins ?

José Antonio Pagola

Traducteur : Carlos Orduna