Une belle expression  : "Dieu a-t-il été débordé" ! Vous me faites réfléchir : on a tout le temps l'impression que Dieu est débordé par la violence humaine (et on n'a pas attendu Auschwitz pour cela, hélas !).

D'après le texte, oui, en un premier temps, Dieu se laisse déborder par la liberté humaine. S'il a confié ce monde aux mains des êtres humains, lorsque ceux-ci le détruisent et s'entre-détruisent, il semble bien que Dieu laisse faire comme il s'y est engagé en se retirant !
Mais à un moment donné, trop c'est trop ! C'est le moment où les humains vont sombrer dans leur propre capacité à se détruire et à détruire la création, cela s'appelle en termes bibliques le déluge.
N'oubliez pas qu'on est dans une écriture mythique, très imagée.
Ce que les auteurs bibliques tentent de dire, c'est que justement, Dieu laisse la violence déborder, mais que lui n'est pas débordé. C'est exprimé en termes un peu gênants pour nous : Dieu est à la  manoeuvre, c'est lui qui déclenche le déluge ! Je crois que c'est une façon d'affirmer que Dieu n'abandonne pas l'humanité à sa violence au point que sa création soit entièrement détruite.
Il suffit d'un juste !  Et dans l'histoire de l'humanité (dans l'histoire biblique d'abord), cela se reproduira : voyez Abraham qui essaie de sauver Sodome en Genèse 18, 22-32, voyez Jérémie 5, 1 : "Parcourez les rues de Jérusalem, regardez, cherchez !  Y trouverez-vous un homme, un seul qui défende le droit, qui cherche à être vrai ? Alors je pardonnerai à la ville !"

Une tradition juive veut qu'il y a toujours dans le monde dix justes cachés (parfois 36) qui sauvent l'humanité de la destruction totale.... Nous en connaissons au moins un !